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19 décembre 2003

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15 janvier 2004
 

La Tunisie, la gentillesse.
Nous avons été accueillis en Tunisie comme des amis. Pendant les trois semaines que nous avons passées dans le sud, nous avons salué de la main ceux que nous croisions et chaque fois, ce signe amical nous était rendu avec un sourire. Nous avons découvert en Tunisie une autre façon de vivre et une gentillesse incroyable.

Nous sommes arrivés à La Goulette, le port de Tunis, le 20 décembre au soir, par un ferry qui venait de Naples. Nous avons passé deux jours dans le « nord », à Sidi Bou Saïd et Carthage, puis nous sommes descendus très vite vers le sud, à Tozeur, où nous devions passer une semaine de retrouvailles avec nos frères et sœurs, les petits cousins, ainsi que la maman de Christophe. La semaine a été riche de moments précieux passés avec les uns et les autres. Lorsque tous sont repartis, nous sommes restés encore deux bonnes semaines dans le sud, de Douz à Tataouine, en passant par Matmata et Médénine. Nous y avons été très heureux, nous aurions pu y rester toujours, ou presque ... Et puis il a bien fallu remonter. Nous avons fait un tout petit arrêt à Djerba sur le chemin du retour puis nous sommes remontés vers Tunis pour y prendre le ferry. Un dernier arrêt au musée du Bardo, un dernier petit tour à Sidi Bou Saïd et nous avons dû quitter ce pays où nous avions été si bien reçus. Christophe n’a pas été le seul à avoir un pincement de cœur au moment de monter sur le bateau. C’était la première fois depuis le début du « Grand Tour » que nous ressentions une véritable tristesse à partir …

 

Sidi Bou Saïd
Le lendemain de notre arrivée en Tunisie, il faisait magnifique et nous sommes allés voir le très touristique petit village de Sidi Bou Saïd au bord de la mer, à quelques kilomètres au nord de Tunis. Il faisait un temps splendide, un soleil magnifique, un ciel bleu profond. Les enfants avaient même passé la matinée sur la plage. Hors-saison en tout cas, Sidi Bou Saïd est vraiment une merveille. Les maisons sont toutes blanchies à la chaux et les ouvertures - portes, fenêtres, grilles de fenêtres, moucharabieh (ces sortes de petites loggias par lesquelles on pouvait voir sans être vue)- sont bleues, comme le ciel. On déambule dans la rue principale et on finit par arriver au bout de la colline, d’où on a une vue magnifique sur la mer. 0n rebrousse chemin, on regarde tout ce que l’on n’avait pas vu dans l’autre sens et on retrouve le début de la rue et le célèbre café des nattes. Cliquez pour voir l'image en grandOn y entre par un large et haut perron. A l’intérieur, on boit le thé à la menthe sur des banquettes maçonnées recouvertes … de nattes. La clientèle y est étonnamment locale, du moins en décembre. A l’autre bout de la rue, si l’on refait le trajet encore une fois, il y a le café Sidi Chebaane, tout aussi renommé – et pour cause : ses terrasses étagées dominent la mer et la vue est magnifique. On y boit du thé ou de la citronnade et on y fume le chicha, une drôle de pipe à l'eau que l'on pose par terre. Si l’on est aventureux, on se perd pour rentrer dans les petites rues qui remontent du coté de la colline, vers le phare et le cimetière. On y voit des façades mystérieuses, des portes magnifiques aux clous noirs artistiquement disposés, des fenêtres – bleues toujours – et puis des bougainvillées qui grimpent, escaladent, s’entortillent, retombent …

Juste après le Café des Nattes, il y a la toute petite échoppe de bombolonis sans laquelle Sidi Bou Saïd ne serait pas tout à fait elle-même. On y achète pour 300 millimes (vingt-cinq centimes) des beignets brûlants, juste sortis de l'huile chaude, roulés dans le sucre, délicieux ...

La boutique de BombolonisLe temps de choisir une carte postale, nous retrouvons les enfants devant le petit stand d’un artisan occupé à graver de petites soucoupes de laiton. Ils sont fascinés par la dextérité de l’homme. Je les rejoins et m’aperçoit que l’homme est en train de graver leurs prénoms. Dans un sursaut, je dis de suite que je n’achète rien. L’homme me dit que c’est un cadeau. Il termine. Les trois noms sont gravés. La date est inscrite. Je mollis et demande à l’homme le prix de la soucoupe. Il insiste que c’est un cadeau. Je lui demande le prix habituel. Un dinar. Je cherche la pièce et la lui tend, il refuse énergiquement : « Je vous ai dit que c’est un cadeau ! » C’était notre premier jour en Tunisie …

Nous avons tellement aimé cette journée, la beauté du lieu, le soleil, le ciel, les palmiers, l’atmosphère déjà si orientale, les sourires, notre petite soucoupe en laiton … que nous avons décidé d’y repasser avant de partir. Le dernier jour de notre voyage, après avoir passé la matinée au Musée Du Bardo, nous sommes allés acheter un dernier bomboloni à Sidi Bou Saïd. En arrivant, Clément m’a montré un chicha dans une boutique. Le vendeur s’est retourné, nous a regardés et a demandé : « Vous travaillez en Tunisie ?" Comme nous avons été fiers alors – et heureux - d’être pris pour des tunisiens d’adoption ! Nous avons bu un thé au café Sidi Chebaane en regardant la mer et nous avons même salué notre graveur de soucoupe qui se souvenait des enfants. La boucle était bouclée. Nous pouvions partir.

La Tunisie antique
Après Sidi Bou Saïd, nous avons voulu visiter Carthage. Carthage, citadelle punique, a été rasée totalement par les romains qui y ont ensuite, un siècle plus tard, rebâti une cité. Il ne reste quasiment rien de la prestigieuse citadelle punique. On peut toutefois visiter un petit sanctuaire dit sanctuaire de Tanit : un étrange jardin où se dressent, éparses parmi les hautes herbes, de petites stèles funéraires aux curieuses inscriptions en hommage au dieu Hamon. On y voit aussi les billots de pierre où la victime, droguée nous dit-on, posait sa tête … On dit qu’aux temps les plus anciens, les puniques sacrifiaient de jeunes enfants … L’un des gardiens du site nous a accompagnés pour une visite guidée très intéressante. Sans lui, nous n’aurions vraisemblablement pas compris ce que nous voyions et n’aurions vraisemblablement pas vu grand-chose.
Nous sommes ensuite allés voir la colline où se trouvait le cœur de la ville romaine. Il n’en reste pas grand-chose, des marquages au sol, quelques colonnes, quelques statues … Les français ont construit sur cette colline, à côté des vestiges romains, une curieuse cathédrale mauresque dédiée à Saint Louis, mort à Tunis. A côté, ils avaient également construit un collège, qui est devenu le musée archéologique. Nous y avons passé un long moment à regarder mosaïques, statues, lampes à huile, bijoux, amphores … Lorsque nous en sommes sortis, le temps avait changé, il pleuvait à verse et nous n’avons pas eu envie d’aller voir les autres sites romains éparpillés dans la petite ville moderne de Carthage.

Nous avons retrouvé les romains sur le chemin du retour, dans le très bel amphithéâtre d’El Jem, puis au musée du Bardo, le matin de notre départ, où nous avons vu de magnifiques mosaïques (et aussi les anciens appartements du Bey puisque le musée est abrité dans un ancien palais royal.)

 

La police et la Garde Nationale
La police et la garde nationale sont très présentes en Tunisie, suffisamment pour que l’on en dise quelques mots. Pas le moindre petit village - ou presque - qui n’ait son poste de police ou de gendarmerie. Assez curieusement toutefois - à la différence d’autres pays où la police est aussi très visible - cette présence policière n’est pas une gêne pour le voyageur. Nous n’avons jamais été arrêtés par la police et au contraire, souvent salués d’un signe de la main à l’entrée des villes ou des villages. Lorsque nous demandions un conseil ou une direction, le policier terminait souvent ses recommandations en nous souhaitant la bienvenue en Tunisie. Un soir, les policiers à qui nous nous étions adressés pour un bivouac possible nous ont même guidés en voiture jusqu’au petit port où ils pensaient que nous pourrions passer une nuit tranquille. Ils nous ont quittés après nous avoir demandé si nous n’avions besoin de rien (!) et donné leur numéro de portable.
Nous avons tout de même été intrigués par cette police très présente et avons tâché de demander aux tunisiens que nous rencontrions ce qu’ils en pensaient. A chaque fois, la même réponse nous était faite : « Ils sont parfois un peu sévères (et en effet, il semble qu’ils contrôlent beaucoup les véhicules et leurs chargements) mais dans l’ensemble ça va … ».

Les femmes
Dans le sud, les femmes sortent très peu. Qu’elles le veuillent ou non, la maison est leur domaine. Elles ont même le droit de ne pas venir à la mosquée le vendredi si elles ont à s’occuper de la maison ou des enfants : elles peuvent faire leurs prières à la maison. Quand elles sortent, pour aller visiter une voisine ou une fille mariée, c’est emmitouflées dans une sorte de grand foulard qui leur couvre la tête et tout le corps. Les hommes eux, sont partout : aux cafés, aux terrasses des cafés, assis sur le seuil d’une maison, à demi allongés par terre aussi parfois, à regarder la vie qui passe … et les touristes, qui leur font des signes amicaux auxquels ils s’empressent de répondre avec bienveillance et amitié. Nous avons rencontrés des hommes merveilleux en Tunisie mais nous aurions aimé parler ne serait-ce qu’à une femme !

La végétation
Après la Croatie, ses palmiers, ses champs d’oliviers et d’agrumes, ses eucalyptus, la végétation du nord de la Tunisie ne nous a pas surpris. Si nous étions arrivés de France, il en aurait sans doute été autrement. Le sud en revanche, nous réservait de nouvelles découvertes : dans le sud … il n’y a pas de végétation ! La première grande route qui nous y a emmenés, passés les champs d’oliviers, était bordée de grandes étendues arides sur lesquelles poussaient quelques maigres arbustes et des buissons bas. Ni arbre, ni herbe. Les routes pourtant, étaient souvent plantées réguliè-rement d’eucalyptus. Puis nous sommes vraiment arrivés dans le sud et là, c’était soit rien, soit des palmiers : quelques palmiers clairsemés dans le désert ou les villages, des palmiers alignés le long des rues à Tozeur, les palmiers par centaines, bien rangés, dans les palmeraies … Lorsque nous sommes remontés dans le nord, nous avons été très frappés de revoir de l’herbe, des arbres … Et pourtant si, il y avait bien un peu d’herbe dans les palmeraies et aussi quelques légumes, mais si peu que l’on ne les voyait pas. Partout, le sable, la terre, les pierre et … les palmiers.

Les dromadaires
Eux Rencontre d'un jeune tunisienaussi sont très présents, dans le sud en particulier et nous avons voulu, quand même, faire une balade, l’excuse étant que les enfants en seraient heureux (de fait, deux sur trois n’étaient pas trop partants, il faut dire que c’est plutôt gros et haut …) Nous avons fait notre promenade à Zaafrane, petite ville en bordure du sahara, une promenade d’une heure et demie vers l’ancien village ensablé, but commode mais qui ne présentait finalement pas un énorme intérêt. Notre « guide » marchait à côté de nous et conduisait le grand dromadaire. Les deux autres, attachés au premier, suivaient. Un quatrième dromadaire, plus jeune, encordé lui aussi, apprenait son métier. De retour de la promenade, nous avons décidé de déjeuner là : devant le désert. L’homme qui s’occupait du petit syndicat d’initiative et avec qui nous avions engagé une conversation, nous apprit que cent vingt personnes viendraient en fin d’après-midi pour aller voir le coucher de soleil à dos de dromadaire. Cent vingt ! Cent vingt dromadaires donc, et au moins la moitié de guides … Cela nous a amusés de voir cette procession et nous avons été tentés par l’idée de marcher vers le coucher de soleil. Peu après, les premiers cars sont arrivés. L’un des chauffeurs, intrigués par notre camping-car, est gentiment venu nous saluer. Mis au courant de notre projet, il nous a posé beaucoup de questions et nous en avons profité pour poser les nôtres. Nous avons ainsi passé un long moment. Entre-temps, les dromadaires arrivaient, les uns après les autres. Lorsque tout le monde fut là, touristes et dromadaires, les uns prirent place sur les autres et le cortège se mit en route. Nous l’avons suivi d’un peu loin et avons marché en direction du soleil couchant. Le sable et les dunes prenaient des couleurs magnifiques. Nous marchions toujours. Zaafrane au soleil couchantLe soleil s’est couché, l’ombre s’est faite peu à peu. Déjà, les dromadaires avaient pris le chemin du retour et s’éloignaient. Nous avons rebroussé chemin nous aussi. Rapidement distancés, nous nous sommes retrouvés presque seuls dans cette frange de désert. Lorsque nous avons finalement regagné le camping-car, les touristes et les dromadaires avaient tous disparu. A peine voyait-on encore au loin un ou deux hommes emmener ses bêtes. Tout était fini, déjà.

LE SUD
Nous sommes descendus presque tout de suite dans le sud et nous l’avons quasiment tout de suite aimé. La gentillesse des gens d’abord et avant tout, puis les paysages magnifiques - des déserts de toutes sortes, les palmeraies, les dromadaires, les petits villages et leurs échoppes … Nous y avons vécu une vie très simple, très paisible et très chaleureuse. Je le redis, nous aurions pu rester longtemps dans le sud, très longtemps …

Nous avons d’abord parcouru en en un jour la route de Tunis à Gafsa, où nous sommes arrivés à la nuit. Vers six heures, alors que nous roulions et que la nuit était déjà tombée, nous avons été très frappés par un phénomène étrange, celui des « marcheurs solitaires ». Imaginez une route de campagne, enfin, de campagne qui commence à ressembler à l’Afrique, déserte et non éclairée. Soudain, dans la lumière des phares, apparaît un marcheur solitaire. Il est emmitouflé dans un grand vêtement marron à capuche en épais tissu de laine. Il marche. Il n’y a alentour aucune maison, aucune lumière. On n’en a pas vu depuis un moment non plus. Où va-t-il ? Où peut-il bien aller ? Un peu plus tard, deux autres marcheurs, tout aussi pressés dans la nuit noire et froide et le même vêtement : l’Acchabia, que nous verrons sur tous les hommes du sud. Il est tard maintenant, il fait nuit noire, nous traversons des régions très isolées et puis soudain, une vieille mobylette, un homme vêtu comme les autres qui traverse doucement la nuit. Ces apparitions, à mille milles de toute maison habitée, ont été notre premier étonnement du sud. Nous avons ensuite compris qu’il n’y a jamais d’endroit vraiment désert et nous avons appris peu à peu à apercevoir les habitations dans les paysages inhabités.

Gafsa et le marché aux animaux.
Le lendemain matin, à Gafsa, nous sommes tombés un peu par hasard sur le marché aux bestiaux. En fait de bestiaux, il s’agit, on s’en doute, de moutons et de dromadaires. Dans un immense enclos, une foule d’hommes – toujours vêtus du grand manteau marron à capuche – se mêle à une foule d’animaux. A l’intérieur, comme à l’extérieur, une cohue de petites camionnettes à l’arrière découvert complique encore la situation. Ici ou là, on fait descendre un dromadaire où monter des moutons. Avec nos vestes de randonnée et les cirés des enfants, nous avions l’air de parfaits européens et étions « repérables » à des lieues à la ronde. C’est dans ces conditions que nous avons eu notre premier contact avec les gens du sud. Nous avons tenté quelques sourires – nous nous sentions un peu intrus quand même … - et nous avons été assez surpris de voir avec quelle gentillesse et quelle simplicité ils nous étaient rendus. Un homme a montré aux enfants trois petits chevreaux qui ne devaient pas avoir plus de quelques jours. Nous avons déambulé entre les animaux, nous étions regardés mais salués aussi. Nous sentions bien que nous venions d’entrer dans un autre monde.

Sur la route de Tozeur
Nous avons repris la route pour finir les derniers kilomètres jusqu’à l’oasis de Tozeur. Qui dit oasis dit désert, et la route qui relie Gafsa à Tozeur ressemble assez à ces routes toutes droites que l'on imagine dans le sud des Etats Unis ou en Australie : désert à gauche, désert à droite et droit devant, invisible encore, la destination espérée. C’est sur cette route que nous avons vu notre premier panneau « Attention dromadaires » qui nous a rendus tout joyeux. Vers une heure et demie, la faim aidant, nous avons eu envie de nous arrêter pour déjeuner. Naïfs, nous avons pensé que nous écarter des voitures – rares mais vrombissantes – pouvait être une bonne idée. Juste avant l'ensablementQuelques minutes plus tard, à moins de cinq mètres de l’asphalte, sur un départ de piste, nous étions ensablés et ne pouvions plus ni avancer ni reculer. Après quelques manœuvres maladroites, dignes des débutants en désert que nous étions, il m’a semblé opportun de me mettre au bord de la route et de prendre un air affligé. Il n’a pas fallu attendre longtemps. Une petite camionnette s’est arrêtée presque aussitôt. Deux hommes en sont descendus, en pantalon de ville. J’ai bredouillé que nous étions ensablés et le premier homme, la cinquantaine, assez élégant et parlant parfaitement français, m’a demandé si le bas de caisse touchait. Il me semblait bien que non. En tout cas, cela semblait être le détail crucial et ouf, non, il ne touchait pas. L’homme s’est mis à genoux dans le sable, a examiné la situation avec un air connaisseur et a commencé à pelleter avec notre petite pelle de l’armée. L’autre homme, un peu plus âgé, s’était éclipsé et revenait avec une brassée de branchages qu’il s’est mis à disposer devant les roues avant (nous avions quant à nous placé les plaques de désensablement devant les roues arrière.) A ce moment là, se gare à côté du camping-car une range-rover dont descendent sept jeunes tunisiens beaux comme des princes, la tête couverte d’un cheich ou … de leur cagoule de sweat. A peine nous saluent-ils. Ils vont droit aux roues qu’ils examinent d’un air expert puis discutent avec les deux premiers hommes. Entre temps, un énorme câble est apparu devant le camping-car, que l’on fixe au 4X4. Il est clair qu’ils sont là pour nous tirer d’affaires. Notre présence, quant à elle, importe peu. On essaye de se rendre utiles, on pousse, on s’excuse d’une telle bêtise. On offre à boire aussi lorsque, une heure plus tard, on n’a encore progressé que de quelques mètres et que le demi-tour n’est pas encore terminé. L'aide de ces hommes nous émerveille, et nous nous sentons vraiment idiots et tout petits. Le chauffeur du 4X4, Younès, un jeune homme calme et souriant, est le seul à ne pas accepter mon verre de jus d’orange : « Je boirai quand ce sera fini … » Bigre ! Et puis il propose aux enfants – fous de joie – de monter à côté de lui dans le 4x4. Il faudra une heure et demie pour se retrouver sur la route, la vraie, mais alors, moins d’une minute et demie pour que tous disparaissent comme ils étaient venus. A peine le temps de les remercier encore une fois, ils sont déjà partis. Nous sommes éberlués. Encore un peu honteux mais si heureux de cette première belle rencontre.
Nous n’avons plus eu envie de déjeuner, l’appétit avait comme disparu, et nous avons repris la route. Nous sommes arrivés à Tozeur dans un état d’esprit bizarre.
Le lendemain, l’arrivée de nos frères et sœurs (sept à nous deux), de leurs conjoints et des petits cousins nous a ramené à la réalité, une réalité familiale, bien remuante à sa façon mais bien douce aussi après six mois de voyage.


Tozeur
Tozeur - dans la MedinaNous avons passé une semaine dans un hôtel de Tozeur pour y fêter familialement la fin de l’année. Tozeur est une drôle de petite ville : une ville très touristique, qui a son aéroport ( !), car elle est aux portes du désert et … qu'il y pleut cinq jours par an. Nos parisiens se sont d'ailleurs réjouis d’y trouver du grand bleu et des palmiers – même s’il a fait anormalement froid cette semaine là. C’est aussi, d’une certaine façon, une ville assez authentique : on y voit de « vrais gens », de vraies petites gargotes, de vraies charrettes couvertes d’herbe coupée et tirées par un cheval où un âne, de vrais petites épiceries minuscules, de vrais barbiers, bref, une vraie vie du sud à laquelle les touristes s’intègrent gentiment. Il ne faut pas chercher loin pourtant pour voir que dans ce sud, la vie est très différente de la nôtre, et matériellement beaucoup plus pauvre. Les gens y sont toutefois étonnants : tous nous disent bonjour, tous nous sourient, les petites filles nous saluent avec un air malicieux … Nous sommes encore une fois très frappés par cet accueil.

 

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La Tunisie
 
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