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du
24 avril 2004
au 29 mai 2004  
 

 

Brochettes de Marshmallows sur flammes de dragon : les chimères
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De retour en France, nous avons un jour essayé de faire une liste des « grands moments du Grand Tour ». Au cinquantième, nous avons calé mais … nous recommencerons : il faudra bien le faire notre album … En tout cas, notre visite aux Chimères était parmi les premiers endroits cités, un endroit extraordinaire, magique.
Chimaera (Cirali) : Un grand parking ombragé au bord d’une pinède. Un petit sentier fléché qui gravit un sous-bois pentu. Et puis, au bout une petite demi-heure d’ascension, une sorte de clairière rocheuse, escarpée, parsemée de ci de là de petites bouches de feu, de flammes, de vraies flammes qui sortent de trous dans le sol. Une légende grecque racontait que Bellérophon avait enfermé le dragon Chimère sous la terre … Arthur y a cru un bon moment à l’histoire du dragon, tout en nous reposant sans cesse la question d’un air inquiet, pour vérifier …
Nous y sommes montés en fin d’après-midi et avions eu l’idée bizarre d’emporter des marshmallows pour tester ici cette drôle de tradition américaine. (La conclusion fut que les marsmallows sont meilleurs nature que chauds et gluants … ) Le site en lui-même était extraordinaire et les enfants ne s’en lassaient pas. Nous avons donc décidé d’y retourner de nuit.
Quelques heures plus tard, nous reprenons le petit chemin qui monte. Il fait plus frais maintenant et la montée est moins pénible. Nous avons emporté un pique-nique (des brochettes bien sûr mais de poulet cette fois !), des pulls et des lampes de poche. Le soleil est couché mais la nuit n’est pas encore tombée. Arrivés en haut, nous découvrons avec bonheur que le site est totalement désert. Dans l’obscurité qui tombe, l’endroit est encore plus magique. Nous discutons longtemps pour déterminer quelle bouche de feu sera la plus appropriée puis nous nous installons. Christophe fait cuire les brochettes. Nous sommes bien tous les cinq, l’un de ces merveilleux moments dans des endroits magiques qui nous laissent de bien beaux souvenirs pour plus tard. Il fait nuit noire maintenant. Le dîner est terminé. Et puis d’un seul coup, nous entendons des voix, puis nous apercevons de petites lumières qui dansent … C’est un groupe qui se rapproche, le chemin n’est pas du tout éclairé et chacun a sa lampe de poche. Une procession de lucioles géantes que nous nous amusons à regarder nous rejoindre. Un autre groupe arrive au loin, même spectacle amusant. Puis un autre. Bientôt la colline est peuplée de lumières et de silhouettes dans le noir. Il y a des guides et des commentaires dans toutes les langues. Certains, qui connaissent bien l’endroit, approchent un briquet du sol et une bouche de feu qui s’était éteinte se rallume … Quelle soirée extraordinaire. Nous redescendons enfin et savourons l’immense privilège de pouvoir dormir sous la pinède tandis que les deniers cars s’éloignent.

Visite volée à Aspendos
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Le théâtre romain d'Aspendos et son mur de scèneNous sommes arrivés en fin d’après-midi à Aspendos, où se trouve un merveilleux théâtre romain au mur de scène admirablement conservé – chose rare. Certains disent que c’est le plus beau théâtre romain du monde, nous ne pouvions pas rater ça ! Le site est fermé et le grand parking désert, mais tout au bout, près des guichets, quelques hommes bavardent encore. A peine nous ont-ils vus que l’un d’entre eux s’avance dans notre direction en nous faisant de grands signes. Il nous indique où nous garer (mais avions-nous vraiment besoin de son aide pour trouver une place sur un parking vide ?) puis insiste pour nous emmener voir le théâtre. Nous ne comprenons pas grand-chose et peut-être parce que nous sommes un peu fatigué, peut-être parce qu’il est pressant, nous obtempérons. Il nous guide le long d’un petit raidillon herbeux qui contourne le théâtre par l’arrière. Nous arrivons enfin en haut de la petite colline et nous nous trouvons maintenant derrière les derniers gradins du théâtre. Il nous montre un endroit où on peut escalader, et hisse les enfants en haut du mur avant de nous aider à y grimper nous-mêmes. Nous nous retrouvons – tout à fait illégalement il va sans dire – à l’intérieur du théâtre , sur le toit de la colonnade qui fait la renommée d’Aspendos. C’est très beau mais Christophe n’est pas très content de cette visite forcée. Nous admirons la taille du théâtre, son magnifique mur de scène puis nous ressortons. En redescendant le petit chemin, notre « guide » nous montre le stade que l’on devine à peine au loin dans les herbes folles. Arrivés en bas, il nous demande un pourboire. Nous lui donnons dix millions (l’équivalent de six euros) qui semblent le contenter. Il nous donne un dernier conseil : monter au village, prendre la route sous l’aqueduc (qui traverse le village) et nous installer dans le terre-plein herbeux qui se trouve de l’autre côté. Nous suivons son conseil et en effet, le bivouac est merveilleux : l’aqueduc romain nous surplombe de plusieurs dizaines de mètres, nous avons une vue magnifique sur les collines et le ciel est plein d’étoiles.

Talip Karakaia, maître de conférence en philosophie à la faculté de théologie d’Isparta.
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Nous avions entendu dire qu’il y a avait un grand marché aux tapis à Isparta et cela nous amusait d’aller voir. Une fois dans la ville, nous essayons de nous renseigner mais personne ne semble comprendre ce que nous voulons. Finalement, quelqu’un nous indique une grande bâtisse que nous finissons par trouver. Mais … malentendu : ce n’est qu’un banal supermarché ! Nous ne baissons pas les bras et essayons de nous informer à nouveau sur le fameux marché aux tapis mais là encore, en vain. Ce n’est pas faute de bonne volonté des employés : les caissières s’interpellent d’une caisse à l’autre, tâchent de trouver qui parlera quelques mots d’anglais, les vigiles viennent à la rescousse, une dame élégante sort d’un bureau et essaye de nous venir en aide mais personne ne semble comprendre ce que nous cherchons. Finalement, un petit homme très élégant, costume croisé et cravate, entre deux âges, s’approche de nous : « J’espère que vous parlez français ? » « Mais nous sommes français ! » Son visage s’illumine, il s’agite, se met à parler à toute allure : il est professeur de philosophie à la faculté de théologie d’Isparta. Il a fait sa thèse sur Jean-Paul Sartre et a vécu à Paris. Il parle très bien français et … s’il parlait un petit peu moins vite, nous le comprendrions même parfaitement ! Il nous propose de nous accompagner jusqu’au fameux marché. A chaque fois que quelqu’un nous a proposé de venir avec nous dans le camping car pour nous aider, l’expérience a été réussie. La première fois (à Noël en Tunisie) nous avions été un peu méfiants mais le monsieur avait été extraordinairement gentil et sans lui, nous n’aurions jamais trouvé le camping – sans compter qu’il était fermé et qu’il l’avait fait ouvrir pour nous ! Même chose à Athènes lorsque nous cherchions une nouvelle batterie pour le camping-car. Et sera encore la même chose en Norvège … Bref, nous acceptons. Le temps d’aller déposer ses courses dans le bureau du directeur du magasin, le revoilà, toujours aussi survolté. Quelques minutes plus tard, nous trouvons le marché. Talip (c’est son prénom), part se renseigner. Manque de chance, il est fermé, il faudrait revenir demain. Bon, ce n’était pas absolument essentiel, nous préférons partir le soir même pour le lac d’Egirdir, notre prochaine étape. Talip ne semble toutefois pas de cet avis, du moins, pas tout de suite. Il insiste pour nous faire visiter son université, rencontrer le recteur … Je suis moyennement tentée mais Christophe se montre plus sociable, quant aux enfants, ils veulent absolument y aller. Ils sont toujours très contents de rencontrer des gens qui parlent français, de quelque âge qu’ils soient ! Talip est ravi et frétille. Pour finir de nous convaincre, il nous dit que nous pourrons même regarder nos mails dans son bureau. Bon, s’il nous prend par les sentiments … Photo de famille avec Talip, dans son bureauNous repartons tous ensemble et il nous guide à travers les faubours d’Isparta jusqu'à son université, située un peu à l’extérieur de la ville. Nous laissons le camping-car sur le parking et Talip nous mène à travers le campus. Les étudiants ont l’air étonnamment « occidentaux » : jeans et sweat-shirts, quasiment pas de voiles. Rien à voir avec les pantalons bouffants et les foulards de la veille. Talip croise des étudiants, qui le saluent poliment, serre la main de collègues, à qui il ne manque jamais de nous présenter non sans fierté, et nous commente les bâtiments les uns après les autres. Arrivés devant son bureau, je suis très impressionnée par la plaque gravée à son nom sur la porte. Une fois à l’intérieur, nous admirons la belle pièce spacieuse, aux murs tapissées de bibliothèques. C’est alors que Talip nous souhaite officiellement la bienvenue et nous serre la main cérémonieusement. Il nous propose ensuite de boire quelque chose. Nous acceptons et Talip passe un coup de fil : trois thés et trois jus d’orange. Quelques instants plus tard, un jeune homme frappe à la porte et dépose les boissons sur le bureau ! Entre-temps, Talip, toujours aussi volubile, nous faisait les honneurs de son bureau : les livres français dans sa bibliothèque, la petit tour Eiffel sur son bureau. Il attire aussi fièrement notre attention sur un bouquet de fleurs artificielles « achetées chez Tati » ! Il m’invite alors à regarder mais mails, ce que je fais bien volontiers. Puis il nous montre comment il arrive à écouter la radio française sur Internet et nous fait écouter France Info, en guettant nos réactions du coin de l’œil. Christophe est très impressionné. Talip repasse un coup de fil et commande une deuxième tournée de boissons. Il nous montre des photos de sa femme et de ses enfants sur l’ordinateur. On échange nos adresses, e-mail, numéros de téléphone … Vient l’heure de se quitter. Talip nous raccompagne jusqu’au camping-car et ne perd aucune occasion de nous présenter à ses collègues qui nous souhaitent la bienvenue et sont tous très chaleureux. Nous ramenons Talip au supermarché pour qu’il récupère ses achats puis nous nous séparons. Dernières poignées de main, derniers remerciements, derniers signes de la main …


Un mot d’Eguirdir
Ou deux, plutôt : aucun intérêt ! Un très grand lac certes mais aux rives peu hospitalières. La petite ville d’Egirdir elle-même ne vaut pas vraiment le détour et quant à la petite presqu’île, si louée par les guides, nous l’avons arpentée longtemps pour tenter d’y trouver ce qui pouvait bien motiver ces éloges : en vain ! Rien à voir, rien ! Nous déclarons donc à l’unanimité Egirdir une « fausse bonne idée » - d’autant qu’il faut faire un long détour pour y arriver …
(Et si vous voulez vraiment voir un beau lac, pourquoi ne pas vous arrêter sur les rives du Lac de Garde au retour ? Rien à voir, enfin si, tout justement !)

Les Caravan-sérails
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Un caravan-sérail, ou « han », était une halte protégée pour les caravanes. Différents bâtiments s’organisaient autour d’une grande cour centrale : poste de garde, bains, cuisines, logements, pièces pour entreposer les marchandises, galerie couverte à arcades, mosquée, étables pour les dromadaires. Ceux que l’ont peut visiter aujourd’hui, très anciens, sont souvent très beaux et émouvants par leur témoignage d’un passé révolu … Nous avons visité celui de Sultanhani qui est très bien conservé et permet bien de se représenter ce que pouvaient être ces havres. L’étable des dromadaires y est une immense pièce voutée à colonnes, éclairée – faiblement – par de hautes fenêtres, une sorte de cathédrale pour dromadaires. Les enfants y ont fait une mémorable partie de cache-cache tout en s’amusant à nous faire peur. Il y avait aussi une très jolie petite mosquée au centre de la cour, une belle galerie couverte à arcades, des cuisines, des bains …
Sur la route de Nevshehir (Cappadoce) à Istambul, nous nous sommes aussi arrêtés près d’un ancien caravanserail en ruine … Nous savions les reconnaître désormais. Nous avons déambulé parmi les vieilles pierres et les hautes herbes : bel endroit pour un petit déjeuner !

Enfin, ceux d’Istambul ont été reconvertis – comme c’était le cas aussi pour celui d’Egirdir – en sortes de cours marchandes. A Istambul, ils ont chacun leur spécialité : il y a celui des perles, celui de la laine …

Derinkuyu, notre plus grosse frayeur du grand tour !
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Derinkuyu est une petite ville touristique à l’orée de la Cappadoce où l’on s’arrête pour visiter l’une des plus célèbres villes souterraines de cette région d’Anatolie : huit niveaux de sous-sols dans lesquels disparaissaient la population menacée par les envahisseurs barbares en attendant la fin du danger. L’une des plus grandes : jusqu’à dix mille personnes pouvaient s’y réfugier. On y trouve étables, école, lieux de cultes, cuisines, greniers, puits etc ainsi que d’innombrables cheminées d’aération … La visite est très impressionnante.
Nous arrivons à Derinkuyu en fin de journée et tournons un peu pour trouver un endroit où dormir. L’endroit est très touristique mais on se rend vite compte que la population est très pauvre : les marchandes qui tiennent les petits stands de poupées de chiffon nous sollicitent beaucoup, nous demandent des tee-shirts, des habits pour les enfants … Nous finissons par trouver un endroit pour dormir : un turc nous a proposé de nous installer sur le parking de l’école, les enfants n’ayant pas classe le lendemain samedi. Bon, d’accord, nous n’avons n’a pas trop d’autre idée et ce sera assez commode pour la visite du lendemain. A minuit et demie, je me réveille en sursaut : quelqu’un tambourine sur le camping-car. Je secoue Christophe qui dort à poings fermés. Nous attendons un peu, ça insiste. Est-ce la police qui n’apprécierait pas notre stationnement ? Nous décidons d’ouvrir une fenêtre pour voir. Un homme est là qui nous parle, fait de grands gestes - que nous avons du mal à interpréter - puis finit par partir. Il semble avoir bu. Nous nous recouchons mais une demi-heure plus tard, ça recommence. Je n’aime pas ça du tout et suggère à Christophe de lever le camp. Christophe n’est pas très enthousiaste à l’idée de chercher un autre endroit à cette heure. Il rouvre la fenêtre et … découvre le même homme, qui nous tend cette fois un plateau sur lequel il a placé une grande galette de pain, une assiette de poulet et du riz en signe de bienvenue ! Nous le remercions chaleureusement et posons le plateau sur la table. Le monsieur s’appelle Ali et semble vouloir causer. Nous essayons de comprendre mais il est une heure du matin et nous finissons par lui mimer qu’il est tard et que nous sommes fatigués. Il nous salue et nous quitte. Quelle frayeur et … quel dénouement ! Et dire que cela restera notre plus grande frayeur du Grand Tour !
Le lendemain matin, Ali passe nous dire bonjour et récupérer son plateau. Sobre, il est beaucoup plus réservé. Il a apporté une petite poupée pour les enfants et ne reste pas longtemps. Nous le recroiserons encore une fois avant de quitter la ville et échangerons derniers sourires et salutations amicales.

La Cappadoce
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Notre coup de cœur absolu, peut-être notre plus beau souvenir du Grand Tour, avec Venise, indétrônable dans nos cœurs. La Cappadoce est un pays de rêve. Sur quelques kilomètres carrés sont concentrées des merveilles naturelles incomparables : plissement de roche, drapés minéraux, « cheminées de fées » : ces étranges cônes de pierre surmontés d’une sorte de chapeau en équilibre, vallées miniatures flanquées de parois de roche tendre dans lesquelles sont percées d’innombrables habitations troglodytes, bergeries, étables, pigeonniers, et quelquefois, chapelles et moulins … La roche friable, quasi sableuse, se prête à toutes les inventions …
La Cappadoce est un endroit inouï, à nul autre pareil. Le village de Göremme en est une sorte de centre stratégique à partir duquel on peut rayonner, faire d’innombrables randonnées dans des paysages extraordinaires, visiter des sites merveilleux et même … voler en montgolfière !
Lorsque nous sous sommes arrivés, le 15 mai, il ne faisait pas très beau, un peu de pluie, du vent, puis le temps s’est amélioré de jour en jour et nous avons fini par prendre tous nos repas dehors. Notre petit camping, à quelques minutes à peine du centre de Göremme, était situé au beau milieu des cheminées de fées : quels souvenirs …

Vol en montgolfière
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Nous avions lu ou entendu quelque part qu’un vol en mongolfière au dessus de la Cappadoce était une expérience inoubliable et nous avions décidé, malgré le prix élevé, de tenter l’expérience. Lorsque nous avons annoncé aux enfants que nous ferions un vol en mongolfière, quelle n’a pas été notre surprise de voir leurs visages perplexes : « Mais, ce n’est pas dangereux ? » « Et si le ballon crève ? Explose ? Rencontre un avion … » Au lieu de l’enthousiasme escompté, ce n’étaient qu’interrogations inquiètes … Nous avons réglé l’affaire en leur proposant d’aller rencontrer les organisateurs. Lars – suédois – et Kaili – anglaise, tous deux pilotes patentés – ont reçus les enfants avec beaucoup de gentillesse, leur ont tout expliqué et pour finir, leur ont proposé de grimper dans la grande nacelle en osier « stationné » dehors sur le trottoir. Ils ne voulaient plus en redescendre … Le lendemain, le réveil sonnait à quatre heures. Pour des raisons techniques – l’air est calme – les vols ont toujours lieu très tôt le matin. (Les ballons que l’on voit parfois voler en France en journée sont toujours des ballons captifs … ) En effet, on ne peut pas vraiment diriger une mongolfière : tout au plus peut-on la faire desCinq heures du matin, Arthur et Clément prêts pour l'aventure !cendre ou monter en jouant sur la température de l’air à l’intérieur du ballon . En utilisant alors les différents sens du vent aux différentes altitudes, on peut– un tout petit peu – modifier la direction du ballon. En tout état de cause, les pilotes ne savent jamais exactement où ils vont atterrir et c’est par une conversation au talkie-walkie que la jeep 4X4 vient rejoindre et récupérer le ballon …
Debout à quatre heures donc et petit déjeuner, frugal et endormi. A cinq heures moins le quart, le minibus vient nous chercher. Un peu plus tard, nous rejoignons le bureau de Kapadokia Balloons où attendent déjà d’autres passagers. Il fait encore nuit. Une boisson chaude et quelques biscuits plus tard, nous embarquons dans le minibus. La jeep qui emporte la nacelle et le ballon est déjà partie. Nous la retrouvons un peu plus tard au milieu d’un champ. Les aides sortent le ballon de sa housse, l’étirent sur toute sa longueur puis le gonflent à l’air froid à l’aide d’un puissant ventilateur. Petit à petit, le ballon prend forme. Lars, qui sera notre pilote, nous invite à entrer dans le ballon. L’ouverture circulaire est bien plus haute que nous et nous y pénétrons sans peine. A l’intérieur, l’impression est extraordinaire. L’espace est immense, Lars nous parle d’un immeuble de six étages mais l’image qui nous vient à l’esprit est celle d’une cathédrale … La hauteur est immense et la sensation, magique : nous ne nous en lassons pas. Ca y est, le ballon est quasiment gonflé et nous ressortons du ventre de la baleine … Lars allume le brûleur et l’air qui se réchauffe, réveille le montre endormi qui s’élève peu à peu et pourra bientôt nous emmener. Nous grimpons dans la nacelle, nous sommes à peine une douzaine. La famille dans la nacelleLes amarres sont larguées, le ballon s’élève doucement. L’impression est extraordinaire. Il semble que l’on flotte dans l’air. Les paysages sont bien sûr absolument magnifiques (redirons-nous assez notre coup de foudre absolu pour la Cappadoce ?) mais cette sensation est véritablement magique. Lars, habile pilote, nous fait frôler les arbres, descendre dans les étroites vallées admirer les habitations troglodytes, pigeonniers, remonter à la dernière minute pour franchir une barre puis redescendre plus loin … Nous jouons à cache-cache avec les cheminées de fée, les peupliers, pourchassons notre ombre sur les champs ... Nous sommes les improbables visiteurs d’un aquarium aérien : nous flottons imperceptiblement entre les rochers et les arbres devenues algues balancées par le vent …
Quelques minutes avant la fin du vol, Lars sort de sa poche un avion en papier. Il le lance par-dessus bord et l’avion … tombe en piqué. Harakiri ! Qu’à cela ne tienne, Lars en sort un deuxième de sa poche, le lance et là … C’est à ne pas en croire ses yeux : l’avion s’envole, plane, perd un peu de hauteur, se fait cueillir par un courant ascendant, remonte, vole encore, tourbillonne gracieusement avant de remonter une nouvelle fois … Les enfants se mettent à chanter la valse de la Belle au Bois Dormant et l’avion continue à danser, à valser … Cela dure un temps qui nous semble infini et puis, c’est déjà le moment d’atterrir. Nous apercevons la jeep et le minibus qui viennent à notre rencontre. Ils arrivent par les petits chemins de campagne, font demi-tour, repartent vers un autre champ … Finalement, nous nous retrouvons, les cordes sont lancées, nous voici hélés et nous touchons le Apparition dans le ciel du matin...sol sans encombres. Quelle aventure extraordinaire … L’un des plus beaux, peut-être le plus beau, souvenir de nos treize mois de voyage …
Quelques jours plus tard, le réveil sonne à six heures car nous voulons prendre la route tôt : sept cent kilomètres nous séparent d’Istambul, notre prochaine étape. Encore mal réveillés, nous entendons un bruit que nous reconnaissons aussitôt et en un bond, nous sommes dehors : au dessus de nos têtes, une montgolfière multicolore passe doucement et l’on entend à intervalles réguliers le bruit de son brûleur … Ce dont nous ne nous étions jamais rendu compte, c’est que tous les matins, un magnifique ballet de montgolfières (il y a plusieurs compagnies à Göremme) se déroule à l’insu des touristes endormis. Le spectacle est magnifique. Nous apercevons « notre » ballon. Incroyable, il descend et passe tout près de nous. Nous nous faisons de grands signes, nous pourrions presque nous parler. Puis il s’éloigne … Les enfants nous ont rejoints, ce sera sur ces images que nous quitterons la Cappadoce, avec éblouissement et une envie vissée au cœur de revenir …

IstaNbul, haute en couleurs et … en bruits !
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Cliquez sur la photo pour voir le diaporama d'Istanbul

Nous sommes restés une semaine à Istanbul et nous nous sommes installés dans un petit camping que nous avait indiqué un très gentil monsieur belge rencontré à Kas. Ce monsieur, d’un certain âge, Camille de son prénom, nous avait fait monter dans son camping-car et avait pris tout le temps nécessaire pour nous expliquer, avec une infinie patience, comment trouver ce camping. Qu’il soit ici remercié et salué amicalement.

 

Istanbul , on ne cesse de le dire, est une ville de contrastes où l’orient et l’occident cohabitent dans un fourmillement bruyant (ah les klaxons d’Istanbul !)
Sainte Sophie - l’immense église byzantine transformée en mosquée à la chute de Constantinople - sa voisine la Mosquée Bleue, la citerne souterraine romaine et ses chapiteaux renversés, le palais de Topkapi et ses trésors, le grand bazar, les marchands ambulants qui vendent des petits pains tout frais tout chauds … Le trio dans le Grand BazarDe l’autre côté de la Corne d’Or, le quartier cosmopolite de Galata, au bord du Bosphore, les vendeurs de poissons grillés juste pêchés … Autant d’images, autant de souvenirs …

Contraste aussi et surtout d’une jeunesse décontractée, presque délurée (jeunes filles aux nombrils à l’air et piercings …) et de cette autre, traditionnaliste, où les femmes revêtent un long manteau noir aux manches longues et qui leur tombe jusqu’aux pieds avant de s’ensevelir sous un immense voile qui leur descend jusqu’à la taille et ne laisse voir que le haut de leur visage … Autant le voile ne nous avait nulle part mis mal à l’aise, autant là, à Istambul, dans cette version extrême et sinistre, si voyante au milieu de la « modernité », il nous inquiète. Qui peut en justifier l’inconfort dans cette chaleur, justifier cette négation de la personne dans son apparence …

Quoiqu’il en soit, nous avons tous beaucoup aimé Istanbul, ses bazars où les marchands ne sont pas insistants, ses mosquées, les ruelles entre les anciens caravansérails, le quartier des grossistes de perles, le bateau sur le bosphore, la lumière du soir et les minarets …

PLAISIRS DE BOUCHE
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Les pide : l’équivalent turc de la pizza – à moins que ce soit le contraire … La pâte est très fine, c’est délicieux et très bon marché …
Les kebab : comme en Grèce, délicieux.
Les salades : salade verte coupée en fines lanières, tomates, oignons, herbes et épices, jus de citron … Nous en avons usé et abusé et n’avons jamais été malades.
La viande : la première fois que j’aie eue envie d’acheter de la viande (autre que congelée) depuis le début de Grand Tour était en Turquie : les rayons boucherie des grands supermarchés Migros étaient irréprochables. C’est en Turquie que nous avons mangé nos meilleurs (et uniques !) biftecks …
Baklava, encore et toujours, mais comme il y a des inconditionnels dans l’équipe …
Les Borek : sortes de «lasagnes » au fromage frais, viande ou épinards. On peut aussi les acheter en portion à emporter …

La Turquie en photos  
   
 
Notre itinéraire en Turquie  
 
Nos belles étapes italiennes et siciliennes