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du
24 avril 2004
au 29 mai 2004  
 


Nous avions toujours pensé aller en Turquie, y faire une petite « excursion » à partir de la Grèce et voir Istambul. Mini-soif d’aventure peut-être, à moins que ce ne soient les récits émerveillés des voyageurs qui nous y avaient précédés …
Finalement, c’est de Rhodes, ou plus exactement de Kos, et en bateau, que nous y sommes allés, pour y rester un mois.
La Turquie reste l’un de nos plus beaux pays : fourmillement bigarré et sympathique dans les bazars d’Istambul, paysages à couper le souffle en Anatolie, gentillesse et accueil des turcs, rencontres insolites …

Quelques péripéties …

Nous devions retrouver la maman de Christophe à l’hôtel à Bodrum (voir plus bas) mais trois jours avant son arrivée, nous étions encore coincés : le ferry que l'agence de voyage d'Athènes nous avait indiqué ne se décidait pas à partir de Rhodes, et c'est sur l’île grecque de Kos que nous devions normalement trouver un bateau... La bicoque qui devait  nous emmener en Turquie !A notre arrivée à Kos, le bateau qui devait nous transporter était trop petit pour le camping car, et aucun autre ferry n'était en vue . Notre interlocuteur turc se dérobait et nous ne savions toujours pas si nous pourrions trouver une solution pour rejoindre Bodrum, à quelques kilomètres seulement, juste en face … Christophe est finalement resté avec le CC à Kos et je suis passée avec les enfants sur une petite vedette qui faisait la navette entre Kos et Bodrum pour pouvoir être là quand Mamie arriverait. Grâce à la gentillesse de la police locale, Christophe avait une piste pour un bateau le lendemain soir …


Tous millionnaires !

En arrivant enfin en Turquie, il fallait prendre un taxi pour rejoindre l’hôtel. Je n’avais aucune idée du prix de la course et j’ai demandé à un monsieur avec qui nous avions sympathisé sur le bateau s’il pouvait se renseigner pour moi. Il le fait très gentiment et la réponse – pour une course de deux ou trois kilomètres – est : «Neuf ou dix millions. » !!! Au début, ça fait quand même tout drôle . C’est là que les enfants ont converti le reste de leur cagnotte (un peu moins de trois euros) en livres turques et qu’ils ont vu qu’elle s’élevait à près de cinq millions chacun …
Un million de livres turques correspond à 0.60 euro. D’ailleurs, pendant plusieurs jours, nous n’avons pas vraiment su quelle était la monnaie locale car on n’utilise toujours que le mot « million » : deux millions six cents, sept millions etc … Et parfois même milliard (si on fait un réappro au supermarché par exemple) – déstabilisant je vous assure !
(NB : Depuis notre retour, la Turquie a supprimé les millions … Et puis peut-être qu’un jour, ce sera l’euro … )


Mamie Mado nous rejoint à Bodrum, l’ancienne Halicarnasse.

Nous avions voulu que la maman de Christophe vienne passer quelques jours avec nous pendant le Grand Tour et c’est en Turquie qu’elle nous a rejoints. A cette période de l’année, on trouve des séjours à l’hôtel avec vol compris pour le prix d’unArrivée à Bodrum : le château St Jean vol « sec », et nous avions donc décidé de faire une halte d’une semaine à l’hôtel avec elle à Bodrum. C’est une très agréable petite ville touristique située dans une belle anse au bord de la mer et dominée par le château Saint-Jean, construit au quinzième siècle par les chevaliers de Rhodes.
On peut déambuler longtemps dans ses petites rues, et le long de ses quais pour admirer les bateaux amarrés. Et puis, on peut aller y voir ce qui reste du mausolée d’Halicarnasse, l’une des sept merveilles du monde …

L’hôtel, à peine ouvert depuis quinze jours, était à moitié vide lorsque nous y étions. Ishik, la jeune fille de l’accueil, s’est montrée extraordinairement gentille et arrangeante et nous nous sommes très vite sentis chez nous. Nous avons passé une première nuit tous les quatre dans une grande chambre et nous sommes restés des heures à tour de rôle dans la baignoire. Le lendemain matin, nous avons pris un délicieux petit déjeuner et fait notre première rencontre avec ce thé noir très fort et très parfumé que l’on éclaircit à l’eau bouillante. Les enfants ne se sont laissé tenter ni par le thé ni par les tranches de concombres, les olives ou le fromage mais ont savouré le pain frais et le confort d’un petit déjeuner tout prêt !
Ensuite, il y eut une séance scolaire à la terrasse du bar, sous une agréable pergola près de la piscine. Camille y a fait deux séances de sciences et Clément une évaluation, de sciences lui aussi. Quant à Arthur, je lui avais confectionné une sorte de train avec des cartes : une pour la locomotive et un « wagon » par chiffre : à lui de remettre les wagons dans l’ordre …Après l’école, nous sommes partis chercher un endroit pour déjeuner. A peine sortis de l’hôtel, j’ai avisé un « kuaför » (sic). J’entre et demande le prix pour Clément et Arthur : quatre millions par enfant ! Heureusement que je commençais à m’y retrouver, cela faisait 2,40 euros …
La vie s’est ainsi écoulée tranquillement jusqu’à ce que mamie arrive dans l’après-midi.

Clément retourne à l’hôpital.

Le lendemain de l’arrivée de Mamie Mado, alors que nous devions aller faire une radio de contrôle à l’hôpital pour la pneumonie de Clément, voilà qu’il se sent mal, grelotte, a de la fièvre et du mal à marcher … Je l’emmène à l’hôpital en taxi et il est de nouveau hospitalisé et placé en observation avec une perfusion destinée à le requinquer. Effectivement, quelques heures plus tard, son état s’est amélioré radicalement. Le médecin préfère quand même le garder pour la nuit et je reste avec lui. Christophe est toujours à Kos et Mamie s’occupe de Camille et Arthur à l’hôtel. Le lendemain matin, nous revoyons le médecin – très sympathique – qui nous dit que Clément a fait une crise d’acétone mais qu’il serait sûrement préférable qu’il reste tranquille encore un peu. Nous repoussons donc d’une journée notre virée avec Mamie vers Ephèse et Pamukkale. Bodrum : l'hôtel Atrium et le CC, enfin arrivé !Le docteur préférererait aussi que nous repassions faire une prise de sang avant notre départ de Bodrum pour être sûr que tout va bien et que la pneumonie est bien derrière nous. Le médecin ne parle pas anglais mais une interprète de l’hôpital nous a pris en charge et ne nous quitte pas. Elle traduit tout, nous emmène à la radio, à la prise de sang … Heureusement, car notre turc ne dépasse pas quelques mots de civilités…
Finalement, tout sera rentré dans l’ordre à la fin de la semaine et cette fois-ci, Clément est bien guéri et ne nous donnera plus d’inquiétudes jusqu’à notre retour en France.
Entretemps, Christophe a pu trouver un bateau et nous a rejoints.

Virée à Ephèse et Pamukkale avec Mamie MADO

Nous voulions faire un peu de tourisme avec Mado et lui faire partager notre vie de « nomades ».
Nous lui proposons de l’emmener voir deux sites de la côte ouest : la ville romaine d’Ephèse et le célèbre « Palais de Coton » de Pamukkale. Nous prenons la route et nous arrêtons vers une heure et demie pour déjeuner sur une aire de repos. Une famille turque est installée sur une grande couverture autour d’un pique-nique. Je vais les saluer. Ils me proposent du pain. Je décline gentiment. Grands sourires de part et d’autre. Je retourne au camping-car. Une autre famille arrive et s’installe. Nous nous saluons de la main. Une dizaine de minutes plus tard, le chef de famille vient nous voir et nous parle en turc … D’abord perplexes, nous finissons par comprendre qu’il voudrait du sel. Il nous le rapporte quelques minutes plus tard et nous offre trois petits concombres de jardin pour nous remercier. Une petite histoire de plus pour notre interminable album de belles rencontres, grandes et petites.

Ce qu'il reste de l'Artémision d'Ephèse (l'une des 7 merveilles du monde) A trois heures, nous arrivons enfin près d’Ephèse et nous nous arrêtons pour notre troisième septième merveille du monde : l’Artémision d’Ephèse, ou plutôt ce qu’il en reste. Au milieu d’une mare boueuse, émergent deux ou trois colonnes. Voilà. C’est tout ce qu’il reste de l’immense temple dédié à Artémis. Un peu décevant mais nous sommes malgré tout contents de collectionner les merveilles du monde : nous en aurons « vu » quatre pendant notre voyage.



Ephèse - l'avenue des CourètesNous reprenons la route et arrivons aux portes du grand site d’Ephèse. Il fait magnifique et il y a une très belle lumière qui fait vivre les pierres sous le ciel bleu. Les vestiges, de toute beauté, sont essentiellement romains : Ephèse : la maison de Mariele très grand théâtre, l’avenue de marbre, la très belle façade de la bibliothèque de Celsus, le temple d’Hadrien, et tout au but de la longue rue principale, l’Odéon. La promenade aura été magnifique. Quand on rebrousse chemin, dans la magnifique lumière de la fin d’après-midi, le site est quasiment désert. Quelle magie ! Quel bonheur !
Nous décidons de passer par la « maison de Marie », non loin de là, où la Vierge aurait fini ses jours. Nous y sommes accueillis par une religieuse française qui nous tient de longs discours aussi chaleureux qu’édifiants et nous remet à chacun une petite médaille de la Vierge Miraculeuse. Elle n’en donne toutefois pas à Mado « car on voit bien qu’elle n’en a pas besoin ! » (pour nous, ça se voit donc tant que cela ??? )

Nous dînons sur le parking du site puis « douchons-couchons » les enfants avant de partir en quête d’une chambre pour Mado. Nous arrivons au Garden Camping à Selcuk, la ville moderne d’Ephèse. Il fait nuit et il n’y a pas grand-monde. Dans un bâtiment ancien, une fenêtre est éclairée. Je m’approche. Un groupe d’hommes discute. Je tape au carreau et on vient m’ouvrir. Le patron du camping ne parle pas très bien anglais mais … parfaitement italien. Nous continuons en italien. Nous causons un peu et j’apprends que sa fille est artiste lyrique en Italie et qu’il possède quant à lui un magasin de tapis dans la jolie petite ville de Sirmione sur le Lac de Garde, que nous avions tant aimée. D’ailleurs, il y part la semaine prochaine. En ce qui concerne les chambres, manque de chance, il est en train de toutes les rénover pour l’été et aucune n’est disponible. Il téléphone tout de même à un ami qui gère un hôtel. Tout s’arrange merveilleusement : l’ami vient nous chercher, nous emmène à l’hôtel – un agréable petit hôtel au pied de la belle mosquée d’Isa-Bey - nous fait visiter la chambre pour Mado et nous indique où nous garer dans une petite rue calme à proximité. Nous donnons rendez-vous à Mado pour le petit-déjeuner et allons nous coucher.
Au beau milieu de la nuit, il est peut-être quatre ou cinq heures du matin, un hurlement – enfin, non, le chant du Muezzin, tout simplement. Nous devons être sous le haut-parleur car nous ne l’avons jamais entendu aussi fort. Le temps de nous remettre de notre surprise, de nous dire que Mado pourra se vanter d’avoir entendu le muezzin de près, et tout est déjà calme et silencieux et la nuit , et le sommeil, reprennent leurs droits. L’appel nocturne du muezzin, comme un réveil pour de faux, comme un droit délicieux à se rendormir.

Le trio à PamukkaleLe lendemain matin, nous partons pour Pamukkale. Nous nous arrêtons en cours de route pour notre premier « réappro » turc. Le supermarché est aussi moderne qu’impeccablement propre et à quelques produits près, on se croirait en France ! Nous reprenons la route. Le site est adossé au site grec de Hierapolis par lequel nous commençons notre visite. C’est là que Clément, qui commence à saturer des sites antiques, me demande: « Et toi, comment tu réagirais si je t’emmenais tous les jours dans un parc d’attraction ? » D’abord perplexe, puis gagnée par une certaine sympathie, je retrouve quelques degrés de patience à son égard. Nous continuons à pied notre promenade vers le « château de coton ». Il s’agit d’un flanc de colline, arrosé depuis des siècles par des sources d’eau chaude riche en calcaire qui l’ont recouvert petit à petit d’un manteau blanc duveteux. Quand on en voit des photos, on pense à des collines couvertes de neige. Il y a aussi ces superbes vasques naturelles remplies d’une eau turquoise. Malgré tout, nous éprouvons une certaine déception : l’endroit est trop touristique, il était plus beau sur les cartes postales : plus d’eau et moins de touristes … Pamukalé reste toutefois un passage obligé et nous ne regrettons pas notre visite. Nous descendons sur le parking au pied du site pour le voir sous un angle différent. Nous préparons le dîner et la lumière change. Bientôt ce sera la nuit. L’endroit s’éclaire de lumières étranges réfléchies par la roche blanche. Le site se vide totalement de ses touristes mais s’animerait presque d’esprits de la nuit tant l’atmosphère est étrange subitement. Et puis le camping-car se met à tanguer – c’est Christophe qui, n’y tenant plus, est monté sur le toit pour prendre des photos. Je me laisse encore surprendre.
Voilà, notre petit périple est terminé, nous rentrons à l’hôtel. Christophe est fatigué et me passe le volant à dix heures. Je roule jusqu’à une heure du matin. Les routes sont désertes, la conduite est facile. Christophe reprend le volant et nous arrivons enfin à l’hôtel à deux heures du matin. Le gardien de nuit nous accueille chaleureusement et nous aide à porter les enfant endormis juqu’à leurs lits.
Nous passons encore une belle journée avec Mado puis c’est le jour du départ. C’est là que Camille aura cette phrase mémorable : « Il reste encore combien de pays ? » …


Rencontre à Kas : Nigel et Mick arrivent d’Australie à … vélo !
Une belle rencontre : Nigel et Mick, from Perth, AustraliaAu départ du petit port de Kas, sur le bateau qui nous emmenait vers l’île touristique de Kekova – château sur la colline, ruines englouties et eaux turquoises– nous faisons la rencontre de Nigel et Mick. Australiens, qui arrivent de Perth à … vélo !!! Pour eux, la Turquie est le retour à la civilisation (pour nous, c’était le grand exotisme !) Nous passons plusieurs heures à parler avec eux de leur incroyable voyage. Ils nous racontent leur plus grande frayeur : le jour où leurs vélos ont été volés pendant la nuit, alors qu’ils dormaient dans leurs petites tentes. Ils les avaient attachés à un arbre mais … l’arbre avait été scié ! Nigel raconte qu’après un branle-bas de combat général, les vélos avaient finalement été retrouvés … Ouf ! Après plusieurs heures de conversation et d’échanges, il y a encore tant de choses à se dire, nous décidons de nous retrouver le soir pour des spaghetti carbonara dans le camping-car. Ils y feront honneur ! Encore de longs moments à discuter itinéraires, distances, impressions de voyage puis nous nous quittons. Ils repasseront nous voir le lendemain matin pour un dernier au revoir …

Retrouvailles à Olüdeniz

Nous étions restés en contact par e-mail avec nos amis Tonja et Willem rencontrés en Tunisie début janvier. Nous avions appris que Tonja, enceinte de quatre mois en décembre, avait eu sa petite fille en Turquie. Nous n’avions pas pu nous empêcher de sourire en repensant à la conversation que nous avions eu un soir à Douz sur le pays idéal où elle pourrait accoucher : Suisse, Autriche, Italie peut-être … Et Tonja qui accouche en Turquie ! Retrouvailles en TurquieCela dit, elle a accouché par césarienne et tout s’est très bien passé … En tout cas, nous voulions absolument essayer de les rejoindre et passer quelques jours avec eux. Lorsque nous avons enfin trouvé le camping qu’ils nous avaient indiqué, et où ils avaient pris leurs quartiers depuis presque deux mois, nous sommes tombés sur Willem qui se balançait confortablement avec un tout petit bébé dans les bras. Il nous a d’abord salués poliment, comme il l’aurait fait avec des voisins, puis … il nous a reconnus et sa physionomie a changé, c’était très amusant à voir ! Pareil pour les petits garçons, Suryan et Engel, qui nous regardaient comme si nous avions été des extra-terrestres !
Nous avons passé cinq jours très chaleureux avec eux. Beaucoup parlé, écouté, raconté, cuisiné … Un après-midi, nous avons emmené les enfants à la piscine avec Suryan et Engel. Ils s’entendaient très bien et c’était impressionnant de les voir passer des heures ensemble sans avoir de langue commune …
Les adieux du cinquième jour furent un grand moment d’émotion. Heureusement, Suryan et Engel avaient préparé un adieu à la turque : en lançant de grands seaux d’eau sur le camping-car, une tradition porte-bonheur. Il était temps de détendre l’atmosphère ! Encore de derniers grands au revoir par la fenêtre et chacun retournait à son chemin. Ils doivent être rentrés aux Pays Bas aujourd’hui mais de nouvelles aventures les attendent car ils ont décidé de commencer une nouvelle vie au Portugal à la rentrée … Nous les avons rencontrés en Tunisie, retrouvés en Turquie, Paris est sur leur route et puis … le Portugal n’est pas si loin !

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La Turquie en photos  
   
 
Notre itinéraire en Turquie  
 
Nos belles étapes italiennes et siciliennes