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du
2 août 2003

au

17 août 2003
 
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Nous sommes arrivés aux Pays-Bas (attention de ne pas dire Hollande …) par le sud et la province du Zeeland. Il faisait un temps magnifique. Malheureusement, il règne en Zeeland une interdiction absolue de bivouaquer « sauvage ». La police veille et les amendes sont systématiques. Nous avons donc dû chercher des campings ... qui étaient souvent pleins. Les gens étaient désolés et nous expliquaient qu’un temps pareil aussi longtemps, c’était inouï et que cela expliquait cette affluence. Bon, on a fini par trouver (les mini-camping à la ferme sont nombreux), mais une ou deux fois, après plusieurs tentatives infructueuses, nous nous sommes résolus à bivouaquer en pleine nature et on a réussi à trouver de chouettes endroits.

Nous avions deux grosses envies aux Pays-Bas : retourner à Delft, que nous avions beaucoup aimée avec Christophe, et emmener les enfants voir « La jeune fille à la perle » de Vermeer à La Haye. A côté de cela, nous avions fait le choix de ne pas aller à Amsterdam, dont nous n’entendions que des galères de nos amis camping-caristes. Nous voulions en revanche voir des moulins, la grande digue (celle au nord, qui fait trente kilomètres de long et a transformé bon nombre de petits ports de mer en «ports de lac » – mais le lac est grand … ), visiter Gouda ou Edam ou les deux et manger du fromage, louer des vélos, au moins une fois et aller au bord de la mer.
C’était le programme. On l’a assez bien suivi.


Delft et La Haye

DelftDelft est une merveille de petite ville. Elle s’organise autour d’une très grande place rectangulaire bordée à un bout de son hôtel de ville et à l’autre de l’ancienne Nouvelle Eglise. Ensuite, parallèlement à la place, ce ne sont que canaux, bordés de chaque coté de rues tranquilles et de belles maisons à pignons. Se promener dans Delft est un régal à savourer doucement. Il n’y a pas vraiment grand-chose à visiter (quelques églises et deux ou trois petits musées si l’on veut) mais on y passe des heures délicieuses, surtout s’il y a du soleil, ce qui était le cas.
(Philippe Tesson, aperçu dans une petite rue, semblait lui aussi très heureux à Delft.)

Tout près de Delft, ou vice versa, se trouve La Haye, siège du gouvernement (Amsterdam étant la capitale officielle). Nous sommes allés directement au musée de peinture : le Mauritshuis, charmant petit musée entouré sur trois cotés d’une sorte de grand lac et situé juste à coté des grands palais du gouvernement. Le musée était un petit peu désorganisé car il s’y prépare la grande exposition-événement Hans Holbein qui doit ouvrir à l’automne. J’avais oublié à quel point il est à la fois petit et riche, tout y est intéressant ! On n’a évidemment vu que le cinquième (voire moins) de ce que l’on aurait vu si on avait été sans enfants mais on s’est quand même régalés. Je gardais pour la fin la Jeune fille à la perle de Vermeer. C’est évidemment un tableau hyper connu et comme Vermeer a vécu et travaillé quasiment toute sa vie à Delft, j’avais eu plusieurs fois l’occasion d'en montrer aux enfants des reproductions la veille. Ca devenait même un jeu tellement il y en avait ! Nous étions même tombés par hasard sur un restaurant dont c’était l’enseigne. « Ah, ça, c’est un restaurant pour maman ! » Quand le lendemain, au Mauritshuis nous avons vu le vrai tableau, les enfants étaient mûrs ! Seule déception, d’habitude, elle est tranquille dans une pièce au dernier étage du musée, en face de La Vue de Delft, et une banquette permet de les regarder tranquillement l’une après l’autre. Là, Holbein oblige, point de banquette et donc, forcément, on reste moins longtemps, surtout avec les enfants …
(Un mois plus tard, au grand musée de peinture de Dresde, nous traînons dans la boutique et nous entendons Arthur s’exclamer : « Maman, La Jeune Fille à la Perle ! » A trois ans, c’est pas si mal, en tout cas ça fait gonfler le cœur des parents !)
Nous ne nous sommes pas promenés dans les vieux quartiers de La Haye, il nous faudra revenir. Nous avons choisi – pour les enfants - d’aller voir une sorte de « Hollande Miniature » : Madurodam. Les enfants étaient ravis, et contre toute attente, nous y avons passé de très très bons moments et ne sommes partis qu’à la nuit, quand un drôle de brouillard très froid s’est mis à tomber et a tout voilé.

Les moulins
Il y a un endroit magique aux Pays-Bas (et fort réputé d’ailleurs) pour qui veut voir des moulins : Kinderdijk (prononcer deill-K), la « digue des enfants ». Il s’agit tout simplement d’un champs de moulin, d’un véritable gisement. Du moins est-ce l’impression que l’on en a de loin. De fait, il s’agit d’un canal, bordé sur ses deux cotés de moulins à intervalles réguliers, une vingtaine en tout. Ce que nous avons découvert, c’est que les moulins de Hollande (et des autres provinces) sont le plus souvent des moulins de « transvasement » : ils actionnent des roues qui font passer l’eau d’un canal dans un autre plus haut et ainsi jusqu’à arriver au niveau de la mer et s’y déverser. Les Pays-Bas (comme leur nom l’indique et comme chacun sait) sont plus bas que la mer et le problème est partout de se débarasser de l’eau vers le haut ...
A Kinderdijk, on peut longer le canal et compter les moulins. On peut aussi en visiter un, essayer de comprendre comment il fonctionne, voir les « appartements » du meunier, la petite cuisine, les petites chambres avec leurs lits clos – dont un très amusant pour les parents, avec une sorte d’étagère en surplomb au pied du lit avec un petit rebord, sur laquelle on plaçait le coufin du bébé … En tout, quatre niveaux et sept ou huit pièces … On peut aussi monter sur un bateau et recompter les moulins, dans une autre lumière cette fois et avec cette sensation différente du bateau qui glisse sur l’eau …
C’est tout simple Kinderdijk et pourtant c’est magique et on n’avait pas envie de partir …

La grande Digue
C’était une idée de Christophe, voir cette digue de trente kilomètres de long qui a créé une mer intérieure, une sorte d’immense lac, mais surtout qui permet de faciliter la lutte contre la mer : on protège trente kilomètres en une fois plutôt que beaucoup beaucoup plus un peu partout. C’est vrai que c’est impressionnant. Cela dit, quand on s’arrête à l’endroit prévu pour regarder et, via panneaux explicatifs, essayer de comprendre, c’est aussi très venté, très froid et très gris – très mer du nord en somme … Un peu normal vu l’endroit. Quoiqu'il en soit, on n’a pas regretté de l’avoir vue.

Le fromage, Gouda et Edam.
Nous voulions assister à un marché au fromage pour les enfants. Venir aux Pays-Bas sans voir les grandes roues de fromage posées sur la place du marché nous paraissait impossible. Nous avions visité Gouda pour y trouver nos gaufres(voir plus bas), nous avons donc décidé d'aller à Edam qui était sur notre route. Nous avons découvert une ravissante petite ville que nous avons arpentée dans tous les sens, et des gens adorables. De fait, les marchés au fromage, du moins celui d'Edam, ont cessé dans les années vingt. Ce à quoi on assiste aujourd'hui est une reconstitution - gratuite - pour les touristes. C'est un événement très sympathique. D'abord parce que le ballet des porteurs de fromages, des carioles à cheval qui vont chercher le fromage au bord du canal dont on le décharge, des acheteurs et des vendeurs qui négocient à coup de grandes claques dans la main l'un de l'autre - tout cela, en costumes d'autrefois - est très amusant. Ensuite, parce que la scène est jouée par des habitants et des villageois qui perpétuent la tradition et semblent y prendre beaucoup de plaisir. C'est aussi à la fois très bon enfant et très bien réglé.

NB : A Gouda, il y a un petit magasin de fromage où la dame a été très gentille et nous a fait goûter les fromages avant d'acheter. C'est sur la gauche, vers le début de la rue commerçante qui vient du pont et qui mène à la grand place. Cela s'appelle : Kaaswinkeltje. C'est une très bonne adresse et ils expédient dans le monde entier ! (Ils ont aussi un site : WWW.kaaswinkeltje.com)

Les grandes plages
Nous sommes allés quelquefois à la plage pour faire plaisir aux enfants. Christophe supporte mieux l’idée d’aller à la plage depuis qu’il s’exerce – avec ténacité d’abord puis talent ensuite - au cerf-volant.
Les plages sont immenses ! Il faisait tellement beau, nous nous sommes même baignés plusieurs fois avec beaucoup de plaisir. Arthur a pris beaucoup d’assurance et nous avons dû lui acheter des brassards, Camille s’amuse et mène sa vie, quant à Clément, impossible de le sortir de l’eau (et pourtant, il ne sait toujours pas vraiment nager mais quand il n’a pas pied, il se débrouille toujours. Bien évidemment, il y a toujours l’un de nous deux à surveiller …)
Une fois, nous avons vu un énorme bateau de type cargo à quelques dizaines de mètres du rivage qui projetait un liquide noir vers la plage – et cela, dans l’indifférence générale. Renseignements pris, il s’agissait de sable (mouillé, il était noir) destiné à renflouer la plage … Ca faisait bizarre tout de même.

 

Et puis aussi …

Les petits villages typiques
Veere (Zeeland) Marken (Holland)

Christophe nous avait trouvé de superbes petits villages typiques-choupinets-coquets … Un vrai régal. Il n’y a qu’à voir les photos. A Veere, tout est beau, rien qui ne détonne, aucune faute de goût … Le plaisir pour les yeux tant que les jambes suivent.
MarkenA Marken, c’est beau mais en plus, c’est surprenant : les maisons sont construites sur pilotis et les facades sont couvertes de bardeaux goudronnés. Depuis la construction de la grande digue, la mer ne menace plus. L’espace entre les pilotis a été muré pour agrandir les maisons. Dans le quartier autour de l’église, les « rues » entre les maisons sont si étroites que l’on y passe à peine à vélo. C’est très pittoresque et mérite vraiment que l’on s’y arrête.

 

 

Les pistes cyclables
L’omniprésence des pistes cyclables nous avait déjà frappés en Belgique. Aux Pays-Bas, c’est pareil : il y en a partout, sur toutes les routes et dans toutes les villes, grandes ou petites. Ce qui frappe aussi c’est que tout le monde se déplace à vélo, petits et grands, midinettes et mamies, pères de famille avec progéniture - tous ! Une autre chose qui nous a étonnés, mais qui est somme toute logique, est que ces pistes cyclables s’avèrent inestimables pour les personnes en fauteuil et nous y avons vu bon nombre de fauteuils roulants électriques. Un jour, dans une ville de moyenne importance, nous nous promenions à pied, et nous avons été « doublés » à toute allure par une couple de retraités chacun dans l’un de ces fauteuils électriques. Arrivés à la supérette, ils sont tous les deux descendus et sont allés faire leurs courses à pied tranquillement. Je suppose que marcher jusque là leur aurait été trop long …


Les petits blonds
Notre petit blond à nousCa y est, on monte vers le nord et ils sont tous blonds ! Une fois, on a vu une classe de maternelle, en rang par deux, marcher dans la rue. On a compté les bruns (on incluait même les châtain), il y en avait … un! Tous les autres blonds comme les blés !

Les éoliennes
Il y en a partout et elles exercent toujours leur effet magique. Leur coté « force tranquille » j’imagine … Je me demande pourquoi il y en a si peu en France. Bon d’accord, on n’est pas plat et il n’y a pas de vent mais quand même …


La courtoisie des automobilistes
Ici, comme en Belgique, on n’a quasiment jamais peur pour ses enfants : les automobilistes ralentissent dès qu’ils les voient. Au passage piétons, les voitures s’arrêtent systématiquement pour laisser traverser et de plus, s’arrêtent très loin de sorte que l’on se sent toujours en totale sécurité. C’est très bon pour le stress, ou l’absence du même …


Camping et vélo
Nous avons fait une pause de trois jours dans un grand camping de la côte. Nous voulions avancer le site, reprendre notre souffle et faire plaisir aux enfants. Nous y avons loué des vélos. Christophe et Camille ont passé une soirée pénible, l’un apprenant à l’autre à faire du vélo sans petites roues. Le lendemain, Camille a confirmé sa nouvelle compétence et nous sommes allés fêter ça en reprenant la longue piste cyclable jusqu’à la mer pour prendre une glace. Le surlendemain, nous avons prolongé la location du vélo de Camille qui ne voulait plus en descendre et s’inventait des courses à faire dans le – très grand – camping pour y aller à vélo … Il y avait aussi une piscine et nous avons dû y aller tous les matins ! Les trois adorent ça …
Le camping, c’est vraiment sympa pour tout le monde : les enfants jouent (il y avait plusieurs terrains de jeu et une sorte de mini lac pour patauger et jouer au sable) et nous on peut souffler un peu …

Nos plaisirs de bouche

Les stroopwaffels
Je ne sais plus trop qui a acheté les premières Stroopwaffels (« gaufres au sirop »). Toujours est-il qu’elles ont vite été adoptées. Ce sont des gaufres rondes, des gaufrettes plutôt, très fines et fourrées à une sorte de sirop de sucre un peu caramélisé. Et puis, nous avons vu un petit encart dans une brochure touristique : « Visitez la maison Van Vliet à Gouda où l’on fait les véritables gaufres de Gouda au sirop, assistez à leur fabrication. » Comme c’était devenu la dernière folie de Christophe et Clément, j’ai eu envie d’aller avec eux voir et nous sommes donc tous partis à Gouda. Nous y avons fait le tour des pâtisseries qui fabriquaient les « véritables gaufres de Gouda » - echte Goudse Siroopwafels – et avons comparé. Autant le dire tout de suite : Gouda est un tout petit bourg et qu’il n’y a que deux pâtisseries ! Mais c’était très amusant. Dans la première, un jeune garçon d’une douzaine d’années nous a expliqué dans un anglais très correct que leur recette était une recette très ancienne qui donnait des gaufres croustillantes. En effet ! Dans la seconde, là où nous devions assister à la présentation, il fallait arriver le matin pour y avoir droit mais nous avons vu une vidéo très bien faite avec gros plans et là aussi, c’était très amusant. Inutile de dire que là comme dans la première, nous avons fait quelques provisions …

Les poffertjes
Christophe et moi gardions un souvenir ému des poffertjes que nous avions goûtés à Delft il y a presque dix ans, en février, alors qu’il faisait un froid de gueux. Ce sont de toutes petites crèpes de la taille d’une pièce de cinq francs - comme aurait dit mon grand-père - que l’on sert juste faites, bien chaudes, avec une noix de beurre et beaucoup de sucre glace. Et bien c’est toujours aussi bon !


Les harengs
A Veere, vers le début de notre séjour aux Pays-Bas, nous avions été attirés par une baraque à poissons, comme il y en a partout ici - un peu comme nos baraques à frites sauf qu’il y en a vraiment presque dans toutes les villes. On y vend des harengs sous toutes ses formes et des poissons frits minute savoureux. On était là, un peu bêta, ne comprenant pas bien ce que l’on voyait et essayant de se décider. Un monsieur sympathique arrive, qui voulait acheter quelque chose à manger. Devant notre embarras, il décide de nous prendre en main. Il commence par nous expliquer en anglais les différentes variétés et modes de préparation puis il nous initie à la spécialité locale : le hareng cru aux oignons - crus - que l’on mange en le tenant par la queue et en renversant la tête en arrière. Bon, on était infiniment reconnaissants à ce monsieur pour sa gentillesse et sa bienveillance et Christophe, qui n’a peur de rien comme on sait, a aussitôt essayer le dit hareng et a trouvé cela délicieux ! (Personnellement, j’ai goûté mais je trouve ça un peu « extrême » …) On a acheté du poisson frit pour les enfants et aussi des rollmops et on s’est fait une belle petite dégustation dans le camping-car (qui n’a pas pris l’odeur, ouf !) Par la suite, on a remangé de ces poissons achetés dans la rue et c’était toujours délicieux.

Des ponts, des moulins, du fromage  
   
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