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Notre petite excursion
Haydn : Fertöd (en Hongrie) et Eisenstadt |
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Nous
voulions retourner à Fertöd, ce château
au destin digne d’un conte de fées : construit par et pour
le prince Esthérazy, il tombe dans un profond sommeil à
la mort de ce dernier. Fertöd, cage dorée de Haydn, ne brilla
ainsi en tout et pour tout qu’une trentaine d’années
… Le château est un très joli château baroque
où Haydn a composé nombre de quatuors et symphonies. Quand
nous y sommes arrivés toutefois, il était quasi totalement
recouvert d’échafaudages et les toits étaient bâchés.
Nous avons malgré tout passé une très bonne journée
: il faisait très beau, le parc était splendide et nous
n’étions pas mécontents d’être venus rendre
ce petit hommage à Haydn. Arthur était intrigué par
le portrait de Hayn avec sa perruque. Un peu plus tard, il m'a demandé
comment s’appelait déjà « celui avec les rouleaux
». Il m’a fallu réfléchir un moment pour comprendre
de qui il s’agissait ...
De retour en Autriche, nous passons près d'Eisenstadt,
qui se déclare fièrement "Haydn Stadt". Elle était
en effet la résidence permanente de la famille Esthérazy,
Fertöd étant la résidence d'été. Christophe
aimerait bien que l'on s'y arrête. Nous déambulons dans cette
jolie ville où se prépare un concert dirigé par Neville
Mariner, dans le cadre du festival Haydn. Les échos de la répétition
nous parviennent du palais Esthérazy et nous entrons dans la cour.
Des masques au-dessus des portes et des fenêtres attirent notre
attention et nous nous amusons à faire le tour de la cour avec
les enfants. Les premiers spectateurs, sur leur trente et un, arrivent
et nous leur cédons la place à regret ...
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Cliquez
sur les masques pour voir le diaporama |
Nous voulions aussi voir la nature et les paysages
d’Autriche. Nous avons commencé par la région des
lacs qui s’étend au nord de la ville de Klagenfurt.
Nous n’avons pourtant pas réussi à trouver le bivouac
de bord de l’eau que nous cherchions tant tout y est aménagé.
Nous avons fini par nous installer dans un camping en bordure du lac.
Il n’y avait que nous ! Nous avons découvert une possibilité
de louer des petits bateaux électriques sans permis. Ce
n’était pas très cher et permettait d’aller
un peu loin, voire jusqu’à d’autres villages. Il faisait
très beau. Nous avons mis les brassards aux enfants (par-dessus
leurs vêtements !) et nous sommes partis avec un pique-nique. C’était
extraordinaire. Ces petits bateaux sont silencieux mais avancent malgré
tout assez vite. En un instant, on était en plein milieu du lac
immense. Au loin, l’autre rive très escarpée, était
recouverte de forêts sombres. Nous sommes ainsi remontés
jusqu’au prochain village, puis celui d’après. On scrutait
les villas, on examinait les installations de plage qui faisaient rêver
les enfants : plongeoirs, toboggans ... Est alors venu le moment de pique-niquer.
On a arrêté le bateau au milieu du lac. C’était
à la fois tout simple et magique …
Il a finalement fallu rentrer et les tours de pilotage ont été
répartis équitablement entre tous, montre à l’appui.
Il était bien temps d’arriver car quelques gouttes commençaient
à tomber. Nous garderons tous un souvenir très particulier
de ces quelques heures sur l’eau.
Le lendemain le camping fermait, les bateaux étaient remisés
pour l’hiver. La saison était finie.
La montagne :
de Heiligenblut à Salzburg en passant par le Grossglockner
et la HochAlpen strasse |
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Après la nature verte et les lacs, nous voulions
voir des montagnes et peut-être même de la neige. Nous sommes
montés jusqu’à Heiligenblut, une
petite ville de montagne qui sert de point de départ à de
nombreuses randonnées en montagne et d’où part la
route touristique qui mène au Grossglockner, le
plus haut sommet d’Autriche. Il
faisait mauvais quand nous sommes arrivés et la dame de l’office
de tourisme nous a clairement conseillé d’attendre car la
route est dangereuse quand on ne voit rien et ne présente pas non
plus beaucoup d’intérêt. Le surlendemain, il faisait
magnifique et nous sommes montés. Il faisait très froid
depuis que nous étions arrivés par là-haut. Pour
la première fois, nous avions des températures négatives
la nuit et du givre sur les lanterneaux au réveil. Le jour où
nous avons quitté notre bivouac de montagne pour monter au Grossglockner,
il faisait encore moins deux degrés à dix heures ! La route
est magnifique et remplit toutes ses promesses. Très vite, nous
nous sommes retrouvés dans la montagne, la vraie. Les sommets étaient
immenses et couverts de neige. Nous sommes arrivés au bout de la
route et nous nous sommes garés sur un parking entouré de
neige. C’étaient nos premières boules de neige. Il
faisait très froid et Christophe est monté chercher de l’équipement
dans la boîte de toit : écharpes, bonnets et gants. Equipés
comme il fallait, nous avons commençé par descendre sur
le glacier. La
descente était assez longue sur un petit sentier de montagne puis
nous sommes arrivés sur la glace. C’était bien sûr
tout à fait impressionnant. Nous sommes passés à
côté de crevasses (bien signalées) et les enfants
ont pu apercevoir l’épaisseur bleutée de la couche
de glace. Nous avons pique-niqué au bord du glacier puis sommes
remontés avec le funiculaire. Nous avons encore visité quelques
unes des expositions de cette grande « base touristique »
puis nous avons repris la route, une autre route touristique : la EdelweiBstrasse.
Celle-ci mène à une petite hauteur, le EdelweiBspitze,
à 2500 mètres tout de même, au milieu d’un immense
cercle de sommets. On en a un point de vue panoramique circulaire absolument
époustouflant. Cent ou deux cents mètres plus bas, au pied
de ce point de vue où l’on ne peut pas monter en CC, un immense
parking nous accueillait. Il était couvert de neige ! Les enfants
ont eu vite fait de retrouver leurs gants.
Après les batailles et jeux divers, c’était l’heure
du chocolat chaud, puis le soleil s’est couché et nous avons
été subitement plongé dans l’ombre avant d’être
bientôt dans la nuit. Trois autres camping-car avaient décidé
de rester là pour la nuit. Nous serions le quatrième. L’endroit
était trop magique. Les voitures sont toutes redescendues et il
ne restait bientôt plus que nous. L’impression était
extraordinaire. Le lendemain matin, le soleil était là très
tôt. Le paysage était à couper le souffle et s’éclairait
peu à peu. Nous ne nous en lassions pas et regardions, regardions
et regardions encore. L’endroit est magnifique. Nous sommes montés
à pied en haut du EdelweiBspitze, comme pour nous imprégner
encore de l’endroit avant de se résoudre à partir.
Finalement, nous avons encore déjeuné là puis enfin,
nous sommes partis. Il fallait bien. Salzburg nous attendait
Salzburg : la
rentrée des classes et les marionnettes ! |
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Salzburg est une très jolie petite ville
coincée entre la Salzach et les collines. La rue principale du
vieux Salzburg, la
Getreide Gasse, est remarquable par ses enseignes en fer forgé,
toutes différentes. Même MacDonald’s et NordSee (un
fast food germanique à base de poissons) ont joué le jeu
! A Salzburg, nous avons emprunté le funiculaire pour monter à
la citadelle, nous avons déambulé dans les petites rues
étroites, nous avons assisté par hasard à la répétition
d’un concert dans la cathédrale et nous avons visité
la maison d’enfance de Mozart. C’était, comme toujours,
assez émouvant mais nous avons surtout été très
impressionnés quand nous avons vu dans une vitrine le petit violon
d’enfant de Mozart ! Il y avait aussi son clavecin et son alto d’adulte
… On n’aurait jamais pensé que ces instruments aient
ainsi traversé les siècles …
A Salzburg, nous avons aussi pris la décision - importante quant
au déroulement futur de nos journées - de ne pas attendre
de recevoir les cours du CNED et de reprendre une routine d’école.
Clément reverrait ses tables de multiplication et ferait un peu
d’écriture, Camille
commencerait un peu de lecture avec « Pilou et Lalie », la
méthode que nous avions emportée. Lorsque la dame du camping
a appris cela, elle est allée chercher une Mozartkugel (voir plus
bas) pour chacun des enfants avec ces mots : « Ce sera pour la récréation
! » Les autrichiens, je vous dis !
Notre dernière expérience salzbourgeoise a été
le spectacle de marionnettes au Puppen Teater. La Flûte Enchantée
par les Marionnettes de Salzburg, c’est un rêve éveillé.
Nous avions cette chance que les enfants connaissent bien l’opéra
de Mozart, Arthur compris. (On avait aussi révisé pour l’occasion.)
Quand nous nous sommes retrouvés dans ce petit théâtre
à l’italienne, la magie a commencé à opérer.
Puis il y a eu l’ouverture (attente interminable !) et enfin, Tamino
puis le serpent affreux et l’orage. Puis les fées …
Le spectacle a duré deux heures et demie et pas un des enfants
n’a flanché, ils sont restés droits dans leur fauteuil
jusqu’au bout. Le spectacle est vraiment très réussi.
Les marionnettes sont très expressives et la mise en scène
est tour à tour poétique, mystérieuse, inquiétante,
drôle … C’est un bonheur de petit spectacle. Le plus
extraordinaire, c’est de voir à quel point l’illusion
fonctionne, à quel point on croit aux personnages. Ainsi, tout
à la fin, lors des applaudissements, un système de miroir
permet de voir les marionnettistes en train de manipuler les marionnettes
qui saluent. Quand Papagéno glisse un mot à l’oreille
de Papagéna, on a beau avoir les marionnettistes sous les yeux,
on croit vraiment que Papagéno commente la représentation
du soir. L’illusion est extraordinaire. Il faut vraiment voir ça
…
La Sachertorte de Vienne
Monsieur
Sacher a inventé à Vienne un délicieux gâteau
au chocolat, à la confiture d’abricot, nappé de chocolat.
On achète l’original à l’hôtel Sacher,
fondé au début du siècle par les descendants de l’inventeur.
C’est un pèlerinage que l’on ne doit pas rater. Il
y a un comptoir pour la vente à emporter. Si l’on aime les
grands petits bonheurs, on y achète ses petits gâteaux et
l’on repart le célèbre petit sac bordeaux à
la main. On trouve un banc et on se régale. Arthur est devenu un
inconditionnel de la Sacher et si par hasard, une pâtisserie en
propose, il ne se laisse jamais tenter par rien d’autre !
Les Mozartkugeln, quant
à elles, sont partout et vous ne pouvez pas y échapper.
Ce sont des boules de chocolat au lait fourrées à la crème
de pistache et au praliné. La formule
existe en tablette et en « taler », sorte de grande pièce
plate. Les enfants et Christophe les ont adorées. Il a fallu tout
goûter, décider ce qui était le meilleur - les talers,
à l'unanimité moins la voix de maman - et … faire
quelques provisions pour ces jours horribles où Salzburg serait
loin !
La Linzer Torte,
mentionnée plus haut, incontournable lorsque l'on passe à
Linz, nous a un peu déçus, car nous la connaissions
en France plus fine et parfumée ... |
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Pour le reste, la cuisine autrichienne ne nous a pas paru
très différente de la cuisine allemande mais les enfants
ont goûté les Wiener Schnitzel, escalopes de veau panées,
et ont trouvé cela très bon. Ils en ont souvent redemandé.
Enfin, c’est en Autriche que nous avons pris
nos meilleurs petits déjeuner, les enfants apprenant vite à
repérer les Bäckerei Konditorei, où nous allions chercher
des pains de toutes sortes et des viennoiseries le matin. Nous avons goûté
à tout, faisant des comparaisons d’une ville à l’autre,
et les enfants en ont oublié les céréales du matin
pendant tout le séjour ! Les choco-croissants (notre appellation
pour les croissants fourrés au chocolat), les palmiers et les brötchen
aux céréales sont rapidement entrés dans nos habitudes.
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