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16 juillet 2003 |
au |
2
août 2003 |
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Nous sommes restés en Belgique quasiment trois semaines, un peu plus longtemps que ce que nous avions prévu. Nous avons en effet été retardés par l’installation d’une bouteille de gaz GPL pour laquelle nous n’avons pas pu obtenir de rendez-vous tout de suite. Nous avons aussi fait la très agréable rencontre de Simone, la cousine de mon père qu’il avait perdue de vue depuis plus de cinquante ans, et avec qui nous avons passé de merveilleux moments... Et puis la Belgique est un pays merveilleux, où les automobilistes sont courtois et font attention aux piétons comme si c’étaient leurs propres pères et mères, où l’on mange de délicieuses gaufres et du sirop de liège, où les gens sont gentils et plein d’humour et où le passé a laissé des trésors d’architecture que le présent sait faire vivre avec bonheur. Bref, nous avons été très heureux en Belgique.
La Belgique n’est pas une destination touristique
courante, du moins pour nous autres français. Quelle erreur ! Nous
savions que Bruges est une merveille (encore n’avions-nous
en tête que le stéréotype des canaux, et il y a tellement
plus que cela), nous savions que la grand-place de Bruxelles
vaut le détour mais nous ignorions que Gand comme
Anvers n’ont vraisemblablement rien à leur
envier. Etapes dans l’itinéraire, nous n’en attendions
rien et avons été enchantés par l’une comme
par l’autre : ruelles, passages, cour pavées, maisons anciennes
à pignons, grand-places, hôtels de ville, maisons somptueuses,
hôtels particuliers, palais, cathédrales … Nous n’y
sommes pas restés assez longtemps et comptons bien y retourner.
Vous pouvez aller voir nos photos dans le Diaporama.
La famille Lapierre sur la trace de ses ancêtres … belges. La Belgique a été le premier pays étranger
de notre grand tour et notre première étape vers «
le froid ». C’est un peu bizarre d’appeler « étranger
» le pays d’une moitié de sa famille (mon père
est venu en France avec ses parents lors de la dernière guerre
mais nous sommes nés en France.) Nous commençons par le cimetière de Belgrade, un faubourg de Namur où nous voulons poser des fleurs sur la tombe d’Eugène, le père de mon père, un personnage mythique dans notre famille. Eugène était un jeune médecin brillant, chef du service de chirurgie de l’hôpital de Namur. Il mourut dramatiquement à trente ans des suites d’une blessure contractée lors de l’opération d’une petite fille. Il laissait une jeune veuve et deux enfants : une petite fille de deux ans (ma tante Annette, à qui nous devons ce voyage) et un bébé de trois mois, mon père. Le cimetière de Belgrade est immense et nous arrivons le jour de la fête nationale : aucun gardien pour nous aider. Première occasion de nous montrer finauds. L’épreuve est relevée haut la main et nous trouvons assez rapidement la belle stèle, photographiée dans le livre de mon père, qui borde la tombe d’Eugène.Les enfants y déposent leur drôle de bouquet : deux marguerites blanches auxquelles ils ont chacun ajouté la fleur de leur choix, ce qui donne un résultat étrange. L’Institut Bactériologique. L’ "épreuve" suivante est la localisation de l’Institut de Bactériologie où le grand-père de mon père – biologiste et directeur de l’institut en question – recueillit la jeune veuve et ses deux petits enfants et où mon père passa ainsi ses cinq premières années. Nous arrivons sans peine rue Docteur Haibe (merci madame GPS !) et trouvons l’Institut. Il a été transformé en bibliothèque municipale et est désert ce dimanche. Heureusement la grande grille est ouverte et nous pouvons déambuler autour des bâtiments et essayer d'interroger la mémoire du lieu.
Nous relisons les souvenirs d’enfance de mon père et essayons d’imaginer où se trouvait la grande salle à manger vitrée, les haies d’aucuba, les laboratoires … La plaque sur la façade qui célèbre les mérites du Docteur Haibe, le grand-père biologiste, impressionne beaucoup les enfants. La rue où se trouve l’institut est bordée de hautes maisons mitoyennes du début du siècle. Nous y faisons encore quelques pas avant de retourner au bus et puis, d’une façon ou d’une autre, nous entrons en conversation avec des passants. De fait, ils s'apprêtaient à rentrer chez eux et leur maison, en face de l’institut est une ancienne maison de famille. Ils se rappellent la famille Haibe. Lorsque nous leur expliquons que nous venons de France et que nous visitons les lieux qu’ont habités ou connus mon père et ses parents, nous voici très gentiment invités. Bernard – ancien instituteur à la retraite – et Yvette nous reçoivent en toute simplicité et très chaleureusement dans leur jardin, dernière leur grande maison au charme ancien. Nous passons un très bon moment avec eux. Ils sont tous les deux d’une gentillesse extrême, y compris avec les enfants qui se sentent tout de suite bien et jouent dans le jardin avec leur petit-fils, un autre petit Arthur. Nous restons une bonne heure à siroter bière et grenadine dans la douceur du soir et repartons heureux de notre première belle rencontre de ce voyage. Sombreffe et la maison de l’autre grand-mère, la maman d’Eugène. Mon père se rappelle
très bien « la grande maison au centre du long village, à
droite en venant de Namur, précédée d’un perron
et donnant sur le grand jardin aux perruches. » De fait si, et cette fois, quelqu’un répond et nous ouvre la porte : le médecin qui a succédé à René - frère d’Eugène et lui aussi médecin, oncle de mon père. Nous mentionnons la volière. Oui, c’est bien ici, mais elle a été détruite pendant une tempête. Nous lui expliquons nos recherches et le voilà qui téléphone. Et téléphone encore. La fille de René, qui n’habite pas loin, pourrait nous aider. Elle est au bout du fil. On pourrait passer la voir. Aujourd’hui ? D’accord. Et nous voilà prenant congé du médecin et en route pour rencontrer Simone, la cousine de mon père dont il parle dans son livre mais qu’il a perdue de vue depuis qu’ils avaient tous deux une quinzaine d’années !
Simone
A Virton, c’est avec beaucoup d’émotion que nous nous tenons devant la grande maison où mon grand-père a passé son enfance. Sur la façade, une plaque rappelle Narcisse. La maison appartient encore en partie à la famille Simonet. Nous sonnons mais personne ne nous répond et nous devons reprendre la route. Là aussi, il nous faudra revenir. On le comprendra assez vite au long de ces récits, la famille Lapierre est une famille de gourmands et l’aspect gastronomique n’est pas un élément mineur de son grand tour européen … Notre premier « plaisir de bouche » a été les gaufres dites de Liège, dégustées chaudes dans la rue. Ce sont de grosses gaufres épaisses de forme irrégulière et qui contiennent comme des pépites de sucre. Christophe en exige sa ration quotidienne mais les enfants ne sont pas longs à lui emboîter le pas, ni moi d’ailleurs. Et puis il y a eu ce jour mémorable où, partie faire quelques courses au supermarché, je me suis retrouvée à faire un véritable « shopping belge » et à acheter tout ce dont mon père nous parle parfois : du chocolat Jacques (ces barrettes de chocolat noir, au lait, praliné … »que l’on donne aux enfants »), des gaufres bien sûr, du chocolat Côte d’Or, du sirop de Liège (un concentré de jus de pommes, poires et dattes que l’on mange sur des tartines comme de la confiture), des speculoos, du Picallili (un condiment jaune dans lequel on trouve des morceaux de légumes confits au vinaigre)… On a fait une magnifique et très festive dégustation. C’est le sirop de Liège qui a recueilli le plus de suffrages, suivi de près par les gaufres et le chocolat … Enfin, on ne peut pas aller en Belgique sans avoir envie de s’asseoir au moins une fois à une terrasse pour déguster des moules frites. Malheureusement, nous sommes mal tombés, elles étaient ratées. Qu’à cela ne tienne, cela nous donne une occasion de plus de retourner en Belgique. La tarte au sucre. J’allais l’oublier,
et pourtant, rien que le nom fait déjà saliver ! Je me rappelle
que ma grand-tante Renée en faisait quelquefois quand nous allions
chez mon grand-père. J’ai été contente de la
faire goûter aux enfants et n’ai qu’un regret : nous
n’avons pas réussi à nous procurer la recette. Si
quelqu’un veut bien nous l’envoyer, nous serons ravis ! |
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