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du
18 août

au

31 août 2003
puis du 30 sept. au 6 octobre 2003  
De Berlin à Neuschwanstein  

Suite du carnet Allemagne (cliquez sur le triangle rouge pour revenir à la première page)

Münich et la fête de la bière
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En arrivant au camping à Münich, le jeune homme de la réception nous a prévenus que nous tombions en pleine fête de la bière, ou plus exactement, en pleine fête d’octobre puisque c’est là son vrai nom. Il m’a alors fait signer un papier disant que pendant cette période, la tranquillité nocturne et l’état correct des sanitaires ne pouvait pas être garanti ! C’est donc un peu … méfiants que l’on a cherché un coin où s’installer : pas trop près des sanitaires, pas trop près des autocars de jeunes de tous pays venus pour l’occasion, installés dans des campements de petites tentes toutes pareilles …
On ne savait pas trop ce qu’était la fête de la bière. On pensait que ce serait comme dans les grandes villes traversées cet été comme Gand ou Anvers où partout se dressent des podiums et des stands de bière et de frites à l’occasion d’une fête ou d’un festival … En passant à l’office de tourisme, on a appris que la fête de la bière à Münich est une sorte de grande fête foraine très circonscrite qui a lieu sur la Theresien Wiese (la Prairie de Thérèse). On ne voyait pas trop l’intérêt d’emmener les enfants assister à une « consommation excessive de bière », pour ne pas dire à une beuverie mais la dame de l’office de tourisme nous a encouragés à y aller, disant que c’était formidable pour les enfants. Elle nous a toutefois mis en garde : n’y restez pas après trois heures de l’après-midi ! Il semblerait que les choses commencent à se gâter à partir de cette heure là … Une fête foraine donc, mais avec cette particularité que le terrain se partage en deux : les attractions d’une part et les grandes tentes blanches des brasseries d’autre part. Le fameux lionCes grandes tentes, montées pour l’occasion par chacune des grandes brasseries bavaroises, sont équipées de tables et de bancs et peuvent accueillir chacune plus de mille personnes. Celle où nous sommes entrés était celle de la Löwenbrau et logiquement, elle était surmontée d’un immense lion mécanique qui ouvrait grand la bouche, poussait des rugissements sauvages et brandissait une chope gigantesque. Arthur s’en souviendra toute sa vie je crois à en juger par le nombre de fois où il nous en reparle … Au centre de la tente, du moins dans celle que nous avons visitée, un podium et un orchestre traditionnel - culottes de cuir et accordéon - mais amplifié tout de même, assure l’animation tandis que l’on mange des saucisses et que l’on boit de la bière. Autant le préciser tout de suite, la mesure deL'intérieur de la tente Löwenbrau bière par défaut ici, la seule que l’on semble servir, c’est le « mass » (la mesure, justement), et un « mass » c’est une chope de bière de … un litre ! C’est ce que l’on boit, homme ou femme, jeune ou vieux, et on n’en boit pas qu’une ... Pour ne rien vous cacher, après cette petite visite ethnologique "discrète à cinq", on n’a pas joué le jeu (à savoir, boire un litre de bière dans une ambiance assourdissante). On est ressorti de la tente discrètement - ce qui, au milieu de plusieurs centaines de personnes est quand même relativement aisé - et on est allé s’acheter des sandwiches et des bratwursts.


Monsieur Dona.

En arrivant près de la Theresien Wiese, immergés dans le flot qui y descendait, nous expliquions aux enfants qu’ils ne feraient chacun qu’une attraction, que nous avions fait beaucoup de choses coûteuses ces derniers temps, qu’ils venaient d'aller au Prater à Vienne et que donc, on ferait un grand tour et qu’il leur faudrait choisir avec discernement leur attraction. Un monsieur, plutôt élégant et qui nous précédait, se retourne et nous dévisage un instant. Il se retourne à nouveau un peu plus tard et nous dit – en français - : « Vous n’avez qu’à passer chez moi, Café Deistler, j’invite les enfants à boire une orangeade ou un cola. » Puis il s’éloigne. Un peu interloqués, on essaye de comprendre ce que l’on vient d’entendre. On arrive à sa hauteur au passage piéton et il nous adresse à nouveau la parole : « Café Deistler, vous n’aurez qu’à me demander, Monsieur Dona. » et il s’éloigne. On ne comprend pas très bien mais on programme une visite au café Deistler.

Arrivés à la fête de la bière, on fait notre petite visite des tentes de brasseurs, les enfants tâchent de faire le bon choix pour leur attraction tout en mangeant leurs sandwichs, je finis par accompagner Clément et Camille dans leur grand huit, dont je sors couverte de bleus - on ne m'y reprendra plus ! Vient alors l’heure d’honorer l’invitation de monsieur Dona.Les enfants sont invités au Café Deistler Nous trouvons le café Deistler qui a des airs de brasserie traditionnelle où l’on ne servirait que des boissons chaudes et des pâtisseries. On commande et on explique notre affaire. La jeune serveuse, très souriante, n’a pas l’air de bien savoir quoi penser mais nous dit qu’elle va se renseigner. Elle revient avec nos boissons, toujours aussi avenante, et nous dit que tout est arrangé. Nous finissons par arriver à apercevoir le mystérieux Monsieur Dona, qui semble en effet être le patron de l’établissement. Je me lève pour le saluer et le remercier. Il n’est pas disert mais il me dit cette phrase : « Oui, cela nous appartient » et s’éloigne après avoir pris congé, pressé par ses affaires.
Je crois que l’on se rappellera longtemps cette drôle de rencontre, et cette invitation aussi aimable que mystérieuse.

Finalement, notre fête de la bière aura été une journée amusante et bien remplie ...

Tübingen
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Tübingen, la place de l'hôtel de ville J’avais passé un an en Allemagne du Sud, en pays Souabe, il y a déjà plus de vingt ans. A l’époque, le gouvernement allemand distribuait des bourses d’études aux jeunes étudiants en Deug. On passait six mois dans une ville universitaire allemande, on suivait un programme spécial à l’université ainsi que quelques UV avec les étudiants allemands et surtout, on était logés sur campus. Je m’étais ainsi retrouvée à Tübingen, charmante petite ville universitaire et je logeais à Waldhaüser Ost, une sorte de cité étudiante centrée autour de trois immenses tours à priori peu attachantes mais où je passai une année merveilleuse !
Christophe et les enfants ont eu la gentillesse de bien vouloir m’accompagner pour un petit pèlerinage nostalgique dans cette petite ville proche de Stutgart et nous avons passé une très bonne journée. Nous avons déambulé dans la jolie petite ville médiévale au bord du Neckar. J’ai retrouvé la place du marché et son hôtel de ville à colombages. Nous sommes montés au château. Nous avons même déjeuné dans un petit restaurant où j’avais autrefois travaillé comme plongeuse le soir. La propriétaire avait changé mais l’endroit était resté le même. Les enfants y ont mangé leurs premières Maultaschen, la spécialité de l’endroit, dans une ambiance très « authentique ». Nous sommes enfin montés au campus et j’ai voulu revoir le cinquième étage de la tour 3. Miracle, nous y avons été accueillis par de charmants étudiants amusés de notre pèlerinage et qui nous ont très gentiment invités à boire le café tout en m’interrogeant sur le campus d’il y a vingt ans. Force fut de constater que rien, ou presque, n’avait changé ! Pas la magnifique vue du cinquième étage bien sûr, mais pas le bar étudiant non plus qui s’appelle toujours le Kuckuks, pas le restau grec des grandes occasions, pas les conversations dans les cuisines jusqu’aux petites heures, pas les rivalités entre étages … Christian et Biljana ont été adorables et ont fait de ce petit retour nostalgique un bien joli moment. Je les remercie encore de leur merveilleux accueil.

Neuschwanstein
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Le château de Louis II de Bavière
Cliquez sur la photo pour voir quelques images du château

Louis II de Bavière est devenu roi très jeune. Il supportait peu le commerce de ses sujets et quand il allait à l’opéra, qu’il affectionnait particulièrement, il exigeait que le spectacle ait lieu pour lui seul car la présence vulgaire d’autres spectateurs, qui de surcroît n’auraient pu s’empêcher de l’observer du coin de l’œil, aurait gâté son plaisir. Il restaura d’abord le château de son enfance Hohen Schwangau puis fit construire (entre autres châteaux)son château de Neuschwanstein dans un cadre magnifique. On finit par le faire diagnostiquer fou et il mourut mystérieusement noyé lors d’une promenade avec son médecin. Le personnage, excentrique, étonne tout autant que ses châteaux : des constructions hétéroclites dans des sites à couper le souffle.

Il faut parler aussi de l’étonnante mécanique de la visite de Neuschwanstein, le site le plus visité d’Allemagne : on commence par acheter son entrée dans le bâtiment tout neuf de la billetterie au pied de la montagne (files séparées par langues de visite, affichage à cristaux liquides, batteries de guichets vitrés … ) On se voit alors attribuer un horaire de visite. Il faut ensuite monter au château à travers bois. Malheur à celui qui n’a pas pris son billet avant de monter car il lui faudra redescendre … En Octobre, il y a encore énormément de visiteurs mais il fait un temps magnifique et la mécanique bien rôdée fonctionne parfaitement. On suit le fléchage, on attend sagement dans la cour du château parmi touristes asiatiques et américains que son numéro de visite s’affiche et .. on entre enfin, audioguide sur les oreilles car nous sommes dans un groupe de langues mélangées … On s’applique alors à suivre les instructions de notre jeune guide : "Avancez, approchez vous par ici, attention je vais fermer la porte derrière vous, allez jusqu’au fond du couloir, montez l’escalier, attendez-moi …"
C’est un peu bizarre mais on s’y fait et c’est presque intéressant en soi !

 

Gastronomie
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La gastronomie allemande est souvent assez « roborative » : plats en sauce accompagnés de chou, de pommes de terres ou de knoedel (ces grosses boules de pâte à base d’eau, de farine et/ou de pommes de terre ou de semoule que l’on fait cuire à l’eau ou dans un bouillon). C’est d’ailleurs la cuisine d’Europe centrale que l’on retrouve avec des variations en République Tchèque, en Hongrie, en Autriche …

A côté de cela, les allemands aiment beaucoup la cuisine grecque, et le restaurant grec – souvent très bon – est l’équivalent de nos pizzeria : pas de ville qui n’ait le sien, délicieux et bon marché. Une bonne alternative où l’on peut se régaler de viande grillée et de salades. C’est ce que nous avons fait à Berlin.

C'est bon les BratwurstIl faut maintenant parler de cette spécialité nationale qu’est l’Imbiss. Un imbiss est un snack, un repas à manger sur le pouce. Le mot imbiss désigne aussi le kiosque où l’on achète ces snacks. Il sont innombrables dans les centres-villes allemands et, Allemagne oblige, on y achète de la saucisse brûlante dans des petits pains. C’est délicieux ! Il y a plusieurs sortes de saucisses, dont des Francfort (que l’on appelle Bockwurst) mais la meilleure est la Bratwurst (littéralement « saucisse grillée ») : une saucisse blanche ( ?), grillée, délicieuse avec un peu de moutarde locale, plus douce que la nôtre. J’avais parlé de tout cela aux enfants et à peine arrivés en Allemagne, à Hildesheim, nous repérions nos premiers Imbiss et mangions nos premières Bratwurst. Tout le monde a adoré (Christophe non des moindres) et cela a remplacé bon nombre de nos pique-niques.


Une autre « institution » allemande est le Brötchen (littéralement, « petit pain ».) Le français rentre du travail et passe chercher sa baguette. L’allemand se lève et va chercher ses Brötchen, le week-end en particulier. Il s’agit donc de petits pains ronds de toutes sortes : blancs, au seigle, aux graines … Il y a aussi les Laugen Brötchen, mes préférés, bien que je ne sache toujours pas comment leur pâte, compacte et douce à la fois, est faite … Les campings proposent presque tous des Brötchen et pour ceux d’entre eux qui ne disposent pas de superette, le gardien prend les commandes la veille pour le lendemain et le boulanger local livre ! Nous avons assez vite pris le pli et il y a eu très peu de petits déjeuners sans Brötchen … !

Les Maultaschen façon Marie-Pierre
Les Maultaschen, spécialités du pays souabe, sont de gros raviolis dont la farce est faite de viande de porc, d’épinards et d’herbes. On les fait cuire dans un bouillon ou on les fait dorer à la poêle avec des oignons coupés tout petits. C’était un souvenir de Tübingen, c’est devenu une référence familiale. Christophe a même noté les ingrédients pour essayer d’en faire !

Autre référence familiale : le Hanuta. Il s’agit d’un petit biscuit emballé individuellement, que l’on glisse dans sa poche ou dans son cartable, une couche de pâte à la noisette entre deux gaufrettes. Disons que c’est aussi courant que nos BN ou nos Pépito à ceci près que c’est individuel. J’ai cru utile de présenter cette spécialité nationale aux enfants. Vous devinerez aisément la suite … (Rassurez-les : on en trouve en France ?)

Un bon Hanuta

Et pour terminer, le plat préféré de Clément : les spaetzle. Ce sont des pâtes aux œufs, de forme irrégulière, que l’on achète au rayon frais et que l’on peut faire cuire à l’eau , dans un bouillon ou faire dorer à la poêle avec un peu de beurre et des oignons. C’est ainsi que je les ai préparées pour les enfants et Clément ne s’en lasse pas.

 
   
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